Que faire ?

L’Allemagne (comme d’autres pays) s’écroule sous la 5e vague. Les mesures décidées sont draconiennes et seulement en France, on pense encore échapper à cette 5e vague.

La "5e vague" toque déjà aux portes de l'Alsace... Foto: Grook Da Oger / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Baisser l’intensité les tests, on le rendant payants (l’Allemagne a réintroduit la gratuité à raison d’un test rapide par semaine et personne), était une grande erreur. Car en se berçant dans l’idée que le nombre d’infections était en train de baisser, on a accepté que de nombreuses personnes, autant vaccinées que non, se baladent en étant porteur du virus. Hier, ce sont les laboratoires allemands qui ont tiré la sonnette d’alarme, en indiquant que 1 test PCR sur 5 était actuellement positif. La « 5e vague » gagne en intensité et vitesse et force les gouvernements à prendre toute sorte de mesures contraignantes. Sauf en France où on prépare les Marchés de Noël comme si rien n’était. Pourtant, cette « 5e vague » a déjà atteint l’Ortenau voisine et toque à la porte de l’Alsace.

Les laboratoires allemands n’en peuvent plus. Depuis que la « 5e vague » sévit, les laboratoires tournent à 86% de leurs capacités en traitant un nombre incroyable de tests (+31% en une semaine). Et 19,89% des tests PCR examinés en laboratoire, sont positifs. On n’ose pas s’imaginer le pourcentage de personnes positives qui ne se font PAS tester et qui ignore en être porteuses…

Que faire alors ? - La réponse à cette question est donnée, en Allemagne, à deux niveaux. Les Länder, eux, décrètent mesure sur mesure, confinements, confinements partiels, couvre-feu, annulation des marchés de Noël et d’autres grandes manifestations, fermeture de structures publiques, introduction du format « 2G+ » (qui nécessite, pour accéder à la plupart des lieux, une preuve de vaccination ou de guérison PLUS un test actuel), et malgré cette multitude de mesures, rien ne semble pouvoir arrêter cette « 5e vague » qui depuis hier, se trouve déjà aux portes de l’Alsace. L’Ortenau, la région voisine de la capitale européenne Strasbourg, affiche déjà une incidence de 550 (!) et contrairement au nuage de Tchernobyl, cette vague ne nous rendra pas le service de s’arrêter sur les berges du Rhin…

Autre son de cloche : la politique allemande discute maintenant l’obligation vaccinale et généralisée, les juristes travaillent sur la question si une telle obligation serait compatible avec la Constitution (Grundgesetz) et il faudra s’attendre à des mesures de plus en plus répressives.

Le cri d’alarme des laboratoires devrait être pris au sérieux. - Car la diminution des tests effectués, « embellit » les chiffres. Les vrais chiffres d’infection se situent au-dessus des chiffres annoncés, car on ne détecte les cas d’infection que lorsqu’il est trop tard pour isoler les personnes concernées – le temps que les personnes concernées se fassent tester, elles ont déjà diffusé le virus un peu partout.

Pendant qu’à Nuremberg et Dresde, on désinstalle les chalets des marchés de Noël, à Strasbourg, on installe l’électricité et l’eau pour les chalets pour pouvoir inaugurer le marché de Noël le week-end prochain. Est-ce raisonnable ? En vue de l’avancée de cette « 5e vague » qui traverse l’Europe d’est en ouest, il faut se préparer à ce qu’elle frappe aussi en Alsace ces prochains jours. La mobilité entre l’Allemagne (et la Belgique avec une incidence de 955) est maintenue et l’arrivée de cette « 5e vague » en Alsace est donc programmée. Dans une telle situation, il n’est pas interdit de poser la question pourquoi la France, en concertation avec les autorités des pays voisins, ne ferme pas temporairement la frontière avec l’Allemagne et la Belgique, non pas comme mesure discriminatoire, mais comme tentative d’endiguer la propagation de ce virus géographiquement.

Fermer les yeux en espérant que cette vague passerait à côté de l’Alsace et de la France, n’est pas une solution. Le Bade-Wurtemberg annonce aujourd’hui ses nouvelles mesures qui seront, en vue de la propagation de la « 5e vague » sur tout son territoire, encore plus strictes qu’auparavant. Et l’Alsace ? Est-ce que l’Alsace réagira trop tard ? En pensant que « ça ne va pas être si grave que ça » ? Ce serait une erreur. Car ce qu’il se passe aujourd’hui en Allemagne, en République Tchèque, en Autriche, en Belgique, aux Pays-Bas, se passera demain aussi en France. Il est temps de prendre des décisions qui, bien entendu, ne plairont à personne.

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