Que la surveillance commence !

Le «cheval de Troie» développé par la police fédérale (BKA) pour surveiller ordinateurs et smartphones vient d'obtenir les autorisations d'exploitation. Que la fête commence !

Chut - ne dites et ne pensez rien, vous pourriez être espionné par un "cheval de Troie". Foto: www.elbpresse.de // Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Le «Chaos Computer Club», une institution allemande en matière de technologies modernes, est choqué : «Ils vont regarder comment pensent les gens», craignent les experts concernant le «cheval de Troie» du Bundeskriminalamt (BKA), logiciel de surveillance destiné à surveiller PCs et smartphones, Le ministère de l’intérieur fédéral vient d’accorder l’autorisation d’exploitation et la surveillance générale peut donc commencer.

Le BKA a du appliquer un soin particulier au développement de ce logiciel puisqu’il devait respecter un cahier des charges établi par la Cour Constitutionnelle. Son utilisation est fort contestée, les gens se souviennent trop bien du scandale d’écoutes par les services secrets allemands (BND) – la commission d’enquête du parlement allemand s’était alors heurtée contre un mur du silence, constatant que ces services étaient devenus un «état dans l’état».

Maintenant, un tel outil permettant la surveillance de toute la population, procure un sentiment de gêne. Les pires des romans visionnaires comme «1984» de George Orwell ou «Brave new World» d’Aldous Huxley deviennent une réalité, la surveillance omniprésente créant une sorte d’auto-censure dans la population, une auto-lavage du cerveau, une population qui cherchera à se conformer par anticipation.

Pour les Verts, il est évident que le BKA doit publier le code de ce logiciel pour permettre de vérifier s’il respecte réellement les conditions fixées par la Cour Constitutionnelle. Seulement, la police fédérale n’entend en aucun cas divulger ce précieux code qui permet de lire autant les contenus d’un ordinateur qu’il perment d’enregistrer toutes les données de communication d’un smartphone – pour éviter que de tiers puissent développer des logiciels de protection contre ce «cheval de Troie».

Désormais, les services de l’état suivront les allemands jusqu’au lit – chaque pas, chaque mot, chaque pensée que les allemands pourront confier à un ordinateur, pourra théoriquement être enregistré. Au nom, bien entendu, de la sécurité. Mais à quoi sert une prétendue sécurité si le prix en est le formatage de toute la société ? Quid des droits individuels ? Le BKA vient d’inventer l’un de ces outils qui, entre des mains de gens mal intentionnés, pourrait causer des dégâts incroyables. Pas très rassurant…

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