Quel est l’avenir de l’e-commerce ?

France-Allemagne : comment le « e-commerce » est devenu incontournable !

Plus personne n'arrêtera l'essor du e-commerce... Foto: Deal Drop Images / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Alain Howiller) – Le mouvement s’était déjà bien engagé avant que n’éclate la crise sanitaire et les mesures de restrictions (circulation, fermeture des points de vente, confinement, télé-travail) qu’elle a engendrées, mais la pandémie a accéléré l’évolution qui, à bien des égards, avait des allures de révolution : la digitalisation s’est imposée, banalisant des approches qui, hier encore, paraissaient incertaines voire hypothétiques ! Elle a, certes, laissé (provisoirement ?) sur le bord de la route ceux qui, victimes du nouveau concept « d’illectronisme » n’arrivaient pas à maîtriser la technique, les appareils numériques et les outils informatiques, mais elle a généré des millions d’utilisateurs qui sont ostensiblement entrés dans l’ère du numérique.

La « révolution » a tout particulièrement touché les consommateurs qui, souvent privés de leurs points de vente de proximité physiques, ont découvert les vertus du « e-commerce ». La découverte a été double : elle a touché les consommateurs, mais aussi les commerçants ! Alors que les premiers cherchent à travers le commerce électronique des prix, du confort (livraisons rapides à domicile, commandes depuis chez soi), diversité de produits, les seconds se sont aperçus, constate la « Fédération e-commerce et ventes à distance – FEVAD » (qui regroupe 600 entreprises) que, pour survivre, ils ne peuvent plus se contenter de leur point de vente physique : ils doivent développer leur offre en la complétant par un site de commerce électronique.

Hors du e-commerce, point de salut ? – Si bien que Gero Furchheim, le président de l’une des plus importantes entreprises de vente à distance implanté sur les deux rives du Rhin, a pu constater : « On ne peut plus ni ignorer, ni contourner le e-commerce et tout ce qui en relève… Les centres-villes et le commerce de détail ont désormais besoin de prendre en compte ce constat fondamental : leur offre est développée grâce au e-commerce. Ceux qui veulent assurer le développement des villes, doivent intégrer cette réalité et en tirer les conséquences pour le commerce de demain. »

Un chiffre est intéressant, à cet égard : il concerne le développement des ventes de ces points de vente de proximité que sont les pharmacies. Le chiffre d’affaires de celles qui ont mis en place un site de vente en ligne, a davantage progressé (+33,8%) l’année dernière en Allemagne, par rapport au point de vente classique et 35% des « consommateurs de médicaments » considèrent que la vente en ligne est un plus !

Allemands et Française deviennent « accros » ! – Plus de 36 millions de Français ont acheté en ligne en 2020 et les ventes sur internet ont progressé de +15% au premier trimestre de cette année. Ce sont 41 millions d’Allemands (la… moitié de la population !) qui ont acheté en ligne l’année dernière ! En France, la valeur des ventes en e-commerce est passée de 57 milliards d’euros en 2014 à 112 milliards en 2020 : le chiffre d’affaires des ventes de produits et services en e-commerce a été multiplié par 100 en 20 ans. Les ventes du secteur ont augmenté de 8,5% en 2020 : mais compte tenu du fait que les ventes en ligne de services (loisirs, voyages, restaurants, hôtels…) ont chuté en raison des confinements, les seules ventes de produits ont, elles, progressé de 32% !

On s’attend à une progression du chiffre d’affaires de +6,4% par an entre 2021 et 2024. Le e-commerce (plus de 13% du commerce de détail) ne cesse de grignoter des parts de marché sur le commerce traditionnel.

En Allemagne, le e-commerce a représenté en 2020 plus de 83 milliards d’euros de chiffre d ‘affaires, contre 72,6 milliards en 2019. On estime que ce chiffre montera à un peu plus de 100 milliards en 2025, la progression du chiffre d’affaires moyen devant être, d’après les estimations actuelles, de l’ordre de +5,35% par an dans la période 2021/2025. Pour la seule année 2021, on s’attend à une progression de l’ordre de 8,4% qui s’appuie, notamment sur un sondage prévoyant que 54% des consommateurs veulent avoir davantage recours au e-commerce !

63% des commerces allemands traditionnels. – Des données à prendre d’autant plus en considération que 63% des commerces Outre-Rhin ne vendent pas (encore ?) en « on-line » !

Dans une société qui vit ce que certains n’hésitent pas à appeler une « explosion numérique », une « transformation digitale devenue incontournable », pour reprendre la définition d’une étude de « l’Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales – ESSEC » de Cergy, le e-commerce, stimulée (!) par… la crise sanitaire, a trouvé sa place tout comme, de son côté, la numérisation des entreprises et des relations inter-entreprises a pris un tour décisif.

97,70% des chefs d’entreprise consultés dans le cadre de l’étude de l’ESSEC ont affirmé avoir « déployé davantage d’outils digitaux avec la crise ». La part de marché occupée par le e-commerce devrait atteindre 25% en 2025 (+63% en 5 ans d’après une étude MarketWatch). La marge de progression reste… préservée !

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