Quelques bonnes nouvelles du front

Lueurs entre les nuages

En principe, inutile de faire le hamster dans les supermarchés ! Foto: Dalius1000 Baranauskas/Wikimédia Commons/CC-BY-SA/3.0Unp

(Marc Chaudeur) – Le nombre de personnes contaminées augmente de façon alarmante, plus ou moins selon les pays. Nous ne sommes qu’au début. Mais quelques bonnes nouvelles nous empêcheront de broyer du noir et d’évoquer, comme certains, je ne sais quelle sinistre année de guerre. Les guerres engendrant elles-mêmes, en passant, des effets extrêmement positifs : la création de la SDN après 1920, une certaine forme d’Etat-providence dans les années 1950… La “guerre au virus” dont a parlé Emmanuel Macron lundi soir aussi aura pour conséquences des réalisations très bénéfiques. 

Certes, l’Union Européenne se montre inexistante et, en somme, en dessous de tout dans la tentative de résolution commune par les Etats du problème Covid-19. C’est la mauvaise nouvelle. Mais à côté de cette inconsistance blafarde, beaucoup d’éléments peuvent nous réjouir, même si la fin est loin d’être proche (dans un an ou peut-être plus ; l’estimation des divers instituts médicaux varie du simple au double).

Pourquoi pourtant nous montrer accablés ? Les eaux de Venise n’ont jamais été aussi limpides depuis au moins dix ans ; les satellites aperçoivent enfin le sol chinois, depuis que la purée de smog s’est assez considérablement affinée. Emmanuel Macron parle, sans que le feu du Ciel ne tombe sur sa raie impeccable ni que sa langue ne fourche, de… de… de « secteur public » la semaine dernière, et lundi soir, d’un soutien (très keynésien) de 300 milliards d’euros pour les entreprises en difficulté ! Il a même été question, le cas échéant et en dernière extrémité, de nationaliser certaines d’entre elles ! Certes, ce cadeau de 300 milliards d’euros, le président a précisé que ce serait là un « sacrifice qu’il faudra compenser »… Qui ? Les contribuables ? Il n’y a pas de miracle…

Et pourtant, autres bonnes nouvelles plus concrètes et plus précises, au nombre de trois, que relate notamment le Spiegel.

D’abord, la ministre de l’Alimentation et de l’Agriculture (CDU), Julia Klöckner, affirme, juré craché, qu’aucune pénurie ne priverait les Allemands de knödel et de jägerschnitzle. Il suffirait pour cela d’organiser de manière adéquate les chaînes d’alimentation et les réseaux de distribution, affirme-t-elle. Il est donc parfaitement inutile de se précipiter dans les supermarchés pour y razzier les nouilles alsaciennes (les meilleures) et le papier de toilette. Inutile de faire le hamster, comme on dit en allemand (hamstern).

Ensuite, des chercheurs ont inoculé un vaccin contre le virus à une jeune femme américaine , mère de deux enfants à Seattle. On ne sait pas encore le résultat, qui sera observable dans quelques jours. En tout cas, Jennifer Haller se porte merveilleusement bien. A suivre.

Et enfin, selon des tests de laboratoire (exercés sur des singes rhésus, eh oui), les chercheurs ont pu constater qu’une première contamination immunisait contre le virus : il n’y aurait donc pas, comme on l’affirmait et comme on le craignait tout récemment, de « deuxième contamination » par le Covid-19.

Il faut ajouter à cela cet événement si significatif qu’a été la proposition mirobolante faite par Donald Trump à l’une des plus grandes entreprises de biotechnologie allemandes, CureVac, sise à Tübingen, dont l’un des propriétaires est un milliardaire célèbre, Dietmar Hopp. Trump demandait à CureVac de lui livrer l’exclusivité de ses travaux de recherche sur le vaccin qui peut-être, existera un jour. Tollé en Allemagne – c’est la bonne nouvelle – aussi bien de la part de Hopp que du gouvernement fédéral qui a déclaré sèchement : « L’Allemagne n’est pas à vendre ! ». Tous deux ont réaffirmé l’universalité nécessaire du bénéfice médical des résultats.

Cela permet d’ailleurs de reposer un problème fondamental : la quasi totalité des entreprises de biotechnologie manquent cruellement de finances (en Allemagne et, ô combien, en France !), à l’exception de CureVac et d’une ou deux autres. Et cela bien évidemment n’est pas un gage de réussite dans la recherche d’un éventuel vaccin.

Bref, le temps presse. Le Covid-19 a gagné l’Ukraine, la Russie et l’Afrique, avec de possibles conséquences sociales incalculables. Il faut faire vite, et espérer en un avenir qui scintille déjà, bien que par intermittence.

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