Qui après Angela Merkel ?

La question devient urgente : qui deviendra le successeur d’Angela Merkel ? La CDU a intérêt à trouver une réponse rapidement, avant que l’AfD ne la double comme déjà le SPD.

Deux des trois prétendants à la succession d'Angela Merkel - "AKK" et Armin Laschet. Foto: Krd / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – L’ère d’Angela Merkel est finie. En une année, la chancelière n’a pas seulement perdu son standing dans la politique européenne et internationale, mais également le soutien de son propre parti. Et pour que l’Allemagne puisse retrouver une certaine dynamique politique, il est grand temps qu’Angela Merkel cède sa place. Actuellement, la CDU ne cesse de baisser dans les sondages et puisque l’AfD, elle, continue son ascension fulgurante, il y a fort à parier que d’ici quelques mois, l’AfD aura également doublé le parti de la chancelière. Trois candidats à la succession d’Angela Merkel attendent dans les starting-blocks.

La « dauphine » d’Angela Merkel est Annegret Kramp-Karrenbauer. L’ancienne ministre-présidente de la Sarre est appréciée au-delà de son parti ; son bilan en Sarre est excellent, elle est une Européenne convaincue et elle fait partie de ceux qui ont l’habitude de gagner des élections, ce qui n’est plus une évidence de nos jours. Mais, « AKK » manque de soutien au sein même de la CDU ; elle ne dispose pas vraiment de réseaux à l’intérieur du parti, et elle risque d’avoir du mal à fédérer une CDU en proie de doute.

Autre prétendant : Jens Spahn. L’actuel ministre de la santé représente le courant très conservateur au sein de la CDU et se distingue surtout par un discours jeune, agressif et souvent – hors sujet. Spahn, qui aime la provocation, est assez ambitieux pour pouvoir postuler à la succession de la chancelière, mais il ne dispose d’aucune expérience sur l’échiquier international, et il est difficile de l’imaginer représenter l’Allemagne dans le monde.

L’outsider, c’est le ministre-président de la Rhénanie du Nord – Westphalie, le Bundesland le plus peuplé d’Allemagne avec ses 17 millions d’habitants, Armin Laschet. Laschet avait réussi à détrôner Hannelore Krafft, la ministre-présidente SPD et ce, dans un Land qui se situait traditionnellement « à gauche ». Par contre, Laschet, avec son air d’expert-comptable, est dépourvu de tout charisme et il est difficile d’imaginer un personnage aussi terne devenir leader du plus grand parti traditionnel d’Allemagne.

Et voilà tout le problème de la CDU – elle n’a pas de successeur pour Angela Merkel. Pendant ses trois mandats, Angela Merkel avait réussi à éliminer tout concurrent sérieux à la chancellerie, et voilà le résultat. Toutefois, la CDU ne pourra pas faire comme elle a toujours fait pendant ces décennies de l’époque Kohl/Merkel : attendre que ça passe. Parce que l’inertie politique ne fait que favoriser une évolution qui propulse l’AfD vers le pouvoir. Les électeurs et électrices ont de plus en plus l’impression que les partis traditionnels se contentent désormais d’administrer leur propre dégringolade, sans être en mesure de donner de nouvelles impulsions à la politique allemande (et européenne).

La question de la place qu’occupera Angela Merkel dans les livres d’histoire est secondaire. Maintenant, il s’agit de rendre l’Allemagne à nouveau opérationnelle au niveau politique avant que le drame du siècle dernier ne se répète. La CDU, en chute libre dans les sondages et affichant les scores les plus bas depuis la création de la République Fédérale, joue désormais sa survie, tout comme le SPD qui lui, a déjà été dépassé par l’AfD. Pour que la politique allemande puisse reprendre, Angela Merkel doit céder sa place. Chaque jour où elle s’agrippe à un pouvoir qui n’est déjà plus le sien ne fait qu’augmenter l’essor de l’AfD. Il faudra que la CDU agisse. Maintenant.

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