Qui bono ? – les incidents de Cologne n’étaient pas imputables aux réfugiés

Les incidents de la nuit de la Saint Sylvestre en Allemagne étaient de l’eau sur les moulins des xénophobes, islamophobes et ultranationalistes. Pourtant, ce ne sont pas «les réfugiés» qui en étaient responsables. Mais qui alors ?

"Les riches nagent dans l'argent, les réfugiés se noient dans la mer"... Foto: Haeferl / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – La nuit de la Saint Sylvestre à Cologne (et dans d’autres villes allemandes) était un cauchemar pour les victimes d’attaques criminelles et des harcèlements sexuels, commis par un millier de jeunes hommes «d’apparence sudiste». Bien entendu, l’extrême-droite sautait sur l’occasion et accusait «les réfugiés», les désignant dans leur totalité comme des «terroristes sexuels». Depuis, l’extrême-droite de l’AfD ne cesse de grimper dans les sondages, le nombre d’attaques criminelles sur des structures d’accueil augmente et la «culture de bienvenue» a pris un sérieux coup en Allemagne. Seulement, ces incidents n’étaient pas concertés par «les réfugiés», comme le démontrent les résultats de l’enquête de la police de Cologne. 58 personnes ont été accusé de vol, de vol aggravé ou d’harcèlement sexuel – parmi ces 58 inculpés, seulement 3 sont des réfugiés.

Bien entendu, cette information ne cadre pas très bien avec les intérêts de l’extrême-droite allemande pour laquelle ces incidents étaient un cadeau du ciel. Mais maintenant où on sait que ces délits et crimes n’ont pas été commis par «les réfugiés», on commence à se poser la question qui se trouve derrière ces incidents qui étaient très organisés. Ainsi, devant la gare de Cologne, plusieurs haies de personnes séparaient systématiquement les femmes de leurs accompagnateurs, dans une mise en scène trop efficace pour être le fruit du hasard, comme ont témoigné autant les forces de l’ordre que des victimes.

Et tous les regards se tournent vers ceux qui profitent le plus de ces incidents – et ce ne sont certainement pas les réfugiés. Déjà quelques jours après les incidents, on pouvait entendre les premiers soupçons quant aux éventuels instigateurs de ces incidents. Dans toute la région de Cologne, jusqu’à l’ancienne capitale Bonn, on peut prendre le tram pour arriver à la gare de Cologne. Le tram no 16, par exemple, passe par le quartier «difficile» de Bonn-Tannenbusch et il ne serait pas étonnant qu’on ait fait venir de jeunes hommes de ce quartier et d’autres pour commettre les méfaits de la nuit de la Saint Sylvestre. Le procès contre les 58 inculpés risque de réserver des surprises à ceux qui auraient commandité ces incidents. Si nous ignorons encore tout sur le véritable fond de cette sinistre histoire, une chose est déjà claire – la faute n’incombe pas «aux réfugiés». La «Pegida» qui manifestera à nouveau ce lundi, a donc une excellente occasion pour s’excuser auprès des réfugiés, après les avoir diffamés comme «terroristes sexuels». Mais on prend les paris – l’extrême-droite xénophobe ignorera tout simplement cette information. C’est tellement plus facile d’accuser les réfugiés.

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