Qui s’en souciera ?

A l’heure où la campagne des législatives remet au goût du jour des marronniers tel que le sort tragique des quartiers populaires, d’autres que les politiques y pensent aussi et par contre, agissent.

Un ouvrage tenant en 127 pages, mais donnant beaucoup à réfléchir... Foto: JMC / privée

(Jean-Marc Claus) – Dans un ouvrage de petit format publié en 2021, au fil des quelques 120 pages qui lui sont consacrées, Georges Cavret répond aux questions de l’éditrice indépendante Juliette Caussé et la responsable éditoriale Véronique Kempf. Édité chez Scoutik, société créée en 1954, année du coup d’arrêt donné par Pie XII au mouvement des prêtres ouvriers qui fut réhabilité par Paul VI en 1965, cet ouvrage s’intègre dans une collection intitulée « Habiter autrement la planète », où l’on rencontre notamment des auteurs tels qu’Isabelle Autissier et Jean-Marie Pelt.

Au cours de onze chapitres de questions-réponses, Georges Cavret évoque avec beaucoup d’acuité l’injustice, la honte, la dignité, l’engagement, le désintéressement, la bienveillance, les rencontres, l’action, le conflit et tant d’autres sujets dans chaque domaine, ce qui rend ce livre particulièrement riche. Une richesse issue de l’expérience de son auteur investi depuis plus de quarante ans dans les quartiers dits populaires.

Ce sexagénaire né en Bretagne, a étudié en région Provence–Alpes –Côte d’Azur (PACA) et en Région Parisienne, est entre autres président de l’association « Ville Simplement », association loi 1901 soutenant dans les quartiers populaires, les initiatives favorisant l’action et l’expression d’enfants, de jeunes ou d’adultes. C’est dans une cité HLM de Saint-Malo qu’il a passé son enfance. Sous l’influence de ses quatre sœurs, à l’âge de sept ans, il est sorti de la ville en intégrant les Scouts de France. Fortement marqué par les valeurs de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) durant ses études qui l’orientèrent vers la sociologie, il devint éducateur dans une association accueillant des jeunes en difficulté.

S’installant dans le quartier Maurepas à Rennes dans les années 1980, il y fonda une association destinée à mobiliser les habitants dans le cadre de la politique de la ville. A Paris, avec son master de développement social urbain, il rejoignit la Mission Locale de Cergy-Pontoise. C’est au cours de ses années parisiennes, qu’il fonda en 1996 « Ville Simplement ». Installé à Nantes depuis une vingtaine d’années, il est consultant après des collectivités territoriales.

En clair, un homme de terrain que nombre de politiques devraient écouter, autant avant qu’entre deux séquences électorales. Selon lui, le quartier est beau des gens qui le composent, il importe de ne pas se laisser gagner par l’habitude et de lutter contre le regard qui s’accommode aux injustices, car pas plus encore aujourd’hui qu’hier, nous ne sommes pas condamnés à être des handicapés de la joie, de la confiance et de l’espoir.

Un discours de boy-scout seraient alors tentés de dire ceux qui, craignant apprendre quelque chose d’un autre qu’un clone d’eux-mêmes, dénatureraient ainsi les propos de l’auteur. Oui, Georges Cavret a été un boy-scout ; non, il n’a rien de l’image caricaturale de l’idéaliste naïf. Son chapitre consacré au conflit, où il l’aborde sous l’angle d’une possible chance, donne en une quinzaine de pages, matière tant à réfléchir qu’à agir. Pédagogie de la revendication, typologie du conflit, pouvoirs flottants, sont autant d’éléments rendant l’analyse plus percutante.

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