Qui succèdera à Winfried Kretschmann dans le Bade-Wurtemberg ?

Lors des élections régionales dans le Bade-Wurtemberg le 13 mars prochain, il paraît que le gouvernement sortant ne sera pas renouvelé. Et l’extrême-droite ne cesse de monter.

Winfried Kretschmann (Verts) et Nils Schmid (SPD) ne pourront pas poursuivre leur coalition à Stuttgart. Foto: GRÜNE Baden-Württemberg / Wikimedia Commons / CC-SA 2.0

(KL) – Le paysage politique dans le Bade-Wurtemberg est en pleine mutation, tout comme celui au niveau national. Lors des élections du 13 mars, il faudra s’attendre à un changement du gouvernement à Stuttgart et ce, malgré le fait que les Verts et leur chef, ministre-président Winfried Kretschmann, aient gagné encore 5% depuis leur arrivée au pouvoir. Mais c’est la surprenante faiblesse du SPD au Bade-Wurtemberg qui causera la fin de l’actuelle coalition Verts-SPD ; à 13% des intentions de vote, le SPD ne sera pas dans le prochain gouvernement.

Actuellement, les partis traditionnels font les frais de la montée de l’extrême-droite de l’AFD – la CDU se situe à son plus bas niveau depuis la fin de la guerre, à 34%, mais reste le parti le plus fort. Suivent les Verts à 29%, devant le SPD à 13% (!), l’AFD à 11,5% et le FDP à 6,5%. Die Linke restera en-dessous des 5% et n’entrera donc pas au Landtag à Stuttgart.

Avec un tel résultat, il ne resterait qu’une seule possibilité de former un gouvernement : une coalition entre la CDU et les Verts qui serait, selon les us et coutumes du monde politique, dirigée par Guido Wolf, le candidat de la CDU qui deviendrait alors ministre-président. Sauf implication de l’AFD (mais tous les parti ont exclu toute coopération avec l’extrême-droite), aucune autre coalition ne serait envisageable, mi même une «Grande Coalition CDU-SPD» comme à l’échelle nationale – les 13% du SPD ne permettent ni à la CDU, ni aux Verts, de former un gouvernement avec les social-démocrates. Même en ajoutant les votes du FDP, les Verts et le SPD ne pourront pas former une coalition à trois qui est donc autant exclue qu’une coalition CDU-FDP qui n’aurait pas de majorité non plus.

Mais d’ici le 13 mars, rien n’est encore joué et il y a de fortes chances à ce que l’AFD obtienne un résultat encore au-dessus des sondages actuels. Pendant les derniers mois, l’AFD n’a cessé de grimper dans les sondages, passant de 5% à 11,5% en quelques semaines. A ce rythme, l’extrême-droite peut espérer de terminer à la troisième place, devant le SPD.

Guido Wolf (CDU) et Winfried Kretschmann (Verts), voilà une coalition qui s’annonce difficile, car sur de nombreux dossiers, les deux partis défendent des positions très différentes. Toutefois, les deux hommes s’entendent bien, sont tous deux pragmatiques et chercheront certainement le meilleur compromis pour le Land Bade-Wurtemberg. Mais comme dit, beaucoup de choses pourront encore se passer d’ici le 13 mars, comme en 2011, lorsque les élections avaient lieu quelques jours après l’accident nucléaire de Fukushima, apportant aux Verts un nombre d’électeurs inespéré. Mais même si l’extrême-droite devait encore gagner plus de voix, elle ne participera pas au prochain gouvernement – qui semble promis à Guido Wolf et la CDU.

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