Randonnée contée : invitation au merveilleux avec Guy Trendel

Rencontre (à lire et à écouter) avec Guy Trendel, écrivain spécialiste de l’Alsace au parcours aussi riche que ses histoires.

Guy Trendel, écrivain de l'Alsace. Foto: Marine Dumény / CC-BY-SA 4.0int

(Marine Dumény) – Sourire franc, regard vif et voix profonde de conteur. Guy Trendel est, en Alsace, de ces figures qu’on ne présente plus. A 84 ans, il est auteur, ou contributeur, de près d’une quarantaine d’ouvrages. Personnage marquant par sa modestie, celui qui est présent dans presque toutes les bibliothèques familiales de la région aime à transmettre et à faire rêver. De l’Histoire aux légendes d’Alsace, l’écrivain parcourt de sa plume des sentiers qu’il foule inlassablement du pied. Avant de profiter d’une balade au rythme captivant de la voix du conteur, retour sur les premiers pas de cet enfant du pays.

Quel est votre parcours avant d’en arriver à écrire ces livres et vous intéresser à la région ?

Guy Trendel : Déjà, tout gamin j’avais un papa qui aimait se balader dans les Vosges donc ça m’a fait me poser mes premières questions : pourquoi ceci, pourquoi cela ? Ensuite, j’ai été en apprentissage. J’y apprends le métier de typographe. Et après le travail, je vais à la BNU (ndlr : la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg). J’adore aller chercher de vieux bouquins. Ça me permet de prendre goût à la recherche. A l’époque, on fait de l’archéologie égyptienne, et ça me passionne. Donc, je suis les cours du soir d’égyptologie. J’ai 18-20 ans, et c’est avant mon service militaire. Après ça, je travaille à la Mairie de Strasbourg, à l’atelier d’imprimerie en tant que typographe. Je passe mon brevet de maîtrise et je m’intéresse toujours à l’histoire. On a de la chance à l’époque : les archivistes de Strasbourg font des inventaires qui sont publiés en gros volumes d’archives. Et monsieur Fuchs (ndlr : Joseph Fuchs), le grand archiviste, est sympathique avec moi. Il me permet de découvrir ces archives et de savoir les déchiffrer pour les comprendre. C’est en dehors du travail, et les samedi-dimanche. Je me dis alors que j’aimerais bien écrire pour un journal. A l’époque, le « Nouvel Alsacien » publie pas mal de documents sur l’histoire d’Alsace. Alors, je vais là-bas et je leur propose : « Peut-être que si je vous écris un article, ça vous intéresse ? ». Ils sont emballés. Je commence comme ça pendant 2-3 ans. En faisant des articles sur l’histoire de l’Alsace. Puis ils cherchent des journalistes et me demandent si ça m’intéresse. Je passe donc un examen et entre au « Nouvel Alsacien ».

J’y reste jusque dans les années 80. Puis le journal a de gros problèmes financiers. Alors, on nous suggère de trouver du travail ailleurs. Avec mes contacts pris pour les articles, je cherche du côté des directeurs du Crédit Mutuel. Ils me proposent de participer au projet de leur Bibliothèque alsatique. Je ne pouvais pas mieux tomber ! Cette bibliothèque alsatique était au Bischenberg, au centre de formation du Crédit Mutuel. Les travaux étaient entamés et un abbé, l’abbé Stelhe, et moi travaillons ensemble. Lorsqu’il tombe malade, je prends sa suite. Cette bibliothèque a ensuite été transférée à Strasbourg. Et j’ai terminé ma carrière au milieu des livres…

Vous aviez fait, jusqu’à récemment, des apparitions dans des journaux, radios et télé pour vos livres et conseiller des randonnées. Vous écrivez encore pour les médias ?

GT : Ces apparitions, ça commence à dater de 4-5 ans. Aujourd’hui, je n’écris, côté média, que pour la revue de l’Automobile Club Association, qui ne fait plus que du web depuis le 1er février.

Comment vous est venue cette idée de balades contées ?

GT : Tout simplement parce que, quand je lisais toute l’histoire des croyances de nos ancêtres, je m’interrogeais sur les traces qui restaient de ces croyances. Et bien sûr, quand on commence à vouloir découvrir, on découvre un tas de choses. Et donc ça m’a donné envie de partager. Ici, il y a des choses extraordinaires. Comme le mur païen du Mont St Odile. Avec ses systèmes de fixations étonnants sur 10 kms. Tout cela amène des questions: comment se nourrissaient-ils, où logeaient-ils ? En se promenant, on en apprend un peu plus. On voit les prairies, les sculptures… et on est admiratifs de ces gens-là ! J’ai retracé comme cela plus de 500 balades dans les bouquins.

Si vous voulez bien en choisir une que vous affectionnez particulièrement.

GT : Avant tout, pour intéresser les gens, il faut avoir des histoires à raconter. Évidemment, pas seulement des légendes, mais curieusement les gens ne connaissent pas du tout l’histoire de ces roches vosgiennes. Et ici, chaque roche raconte une histoire. On avait décidé de découvrir les roches qui nous racontent nos ancêtres, c’est-à-dire ceux qui s’étaient déjà établis là sur les Vosges avant le christianisme. Nous sommes partis d’un petit bourg, et avons grimpé à la maison forestière du Haberacker [...]

(Randonnée contée librement disponible en cliquant sur ce lien. Bonne écoute !)

Pour indication, cette balade fait combien de kilomètres ?

GT : Pour celle-ci il faut compter 16-18 km. Il y a aussi quelques montées un peu sérieuses, mais on est sur un secteur merveilleux avec le panorama, donc on ne peine pas trop. Je fais d’ailleurs encore cette balade assez régulièrement : tous les deux-trois ans avec des petits groupes.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste