Recherche gouvernement désespérément
Contrairement à ce que l’on peut lire ici ou là, l’Allemagne n’a toujours pas de nouveau gouvernement. Et les choses se compliquent.
(KL/AK) – Après plusieurs semaines de « pré-négociations », les trois partis ayant formé le dernier gouvernement fédéral, CDU, CSU et SPD, ont fini par se mettre d’accord. Non pas sur un « remake » de la « Grande Coalition », mais pour entamer de « vraies » négociations. Ce n’est pas qu’une formalité, car la base du SPD pourrait encore tout invalider. Ambiance…
La vedette actuelle du SPD ne s’appelle ni Martin Schulz, ni Sigmar Gabriel, Andrea Nahles ou Frank-Walter Steinmeier ; la nouvelle star de la social-démocratie allemande se nomme Kevin Kühnert, président des « Jusos » (Jungsozialisten), l’organisation des jeunes du parti. Lors du congrès régional du SPD en Saxe-Anhalt le week-end dernier, Kevin Kühnert s’est interrogé sur la nécessité de se diriger vers une « Grande Coalition 2.0 ». Pour l’instant, ses arguments contre une nouvelle « Gro Ko » impressionnent les adhérents du SPD davantage que les discours des cadors du parti : le congrès a voté, à une majorité d’une voix, une motion demandant tout simplement la sortie des négociations.
Si le vote en Saxe-Anhalt n’a aucune incidence sur l’ouverture de « vraies » négociations, il montre l’ambiance au sein du SPD, avec environ la moitié des adhérents opposés à une « Grande Coalition 2.0 ». Sachant qu’un éventuel accord entre CDU, CSU et SPD doit être validé par un vote des adhérents du SPD, cette nouvelle coalition peut encore échouer sur la ligne d’arrivée.
« Pourquoi avoir accepté des négociations en vue d’une nouvelle Grande Coalition », a demandé Kevin Kühnert, estimant « qu’il n’y avait aucune nécessité de précipiter les choses. Nous n’avons pas exploré la voie d’un gouvernement minoritaire qui aurait obligé Angela Merkel à défendre sa politique au Bundestag, à trouver des majorités pour des décisions précises, mais nous avons accepté ce format uniquement parce que Madame Merkel le voulait. »
En attendant le congrès national du SPD qui doit décider de l’ouverture de ces « vraies » négociations, tout est encore possible. Si personne ne doute qu’à la fin, l’Allemagne se dotera une nouvelle fois d’une « Grande Coalition », Angela Merkel devra payer le prix fort, car pour convaincre l’électorat du SPD, il faudra proposer autre chose que la feuille de route actuelle. Car le programme présenté pour ces négociations à venir indique que l’Allemagne est en train de faire le choix de l’inertie au lieu de la voie de l’innovation. Mais pour l’instant, le suspense reste entier…
Ah, ils s’imaginent fiers, beaux et intelligents. Ils me rappellent les dévoyés de Byzance qui en venaient aux mains en palinodant sur le sexe des anges. Pour le peuple, c’est tout bon.
Cordialement