Réfugiés : la société civile s’organise efficacement

Face à la défaillance collective de la politique européenne en matière de réfugiés, des citoyens et citoyennes s’organisent de manière exemplaire. A imiter à volonté…

Golde Ebding, Mareike Geiling und Jonas Kakoschke haben "Flüchtlinge Willkommen" ins Leben gerufen. Bravo! Foto: Jean-Paul Pastor Guzmán / Flüchtlinge Willkommen

(KL) – Mareike Geiling, Golde Ebding et Jonas Kakoschke en avaient marre. L’ambiance pour les réfugiés en Allemagne devient lourde à couper, les violences se multiplient tout autant que les discours de haine de la part des responsables politiques. Alors, les trois étudiants berlinois ont décidé de faire quelque chose – en créant une «bourse aux logements pour réfugiés». Non seulement pour loger des réfugiés, mais aussi pour leur faire comprendre que la pègre xénophobe qui fait la «Une», ne représente pas «l‘Allemagne».

L’idée partait d’une situation anodine. Mareike Geiling avait décroché un semestre d’études au Caire et voulait sous-louer sa chambre dans un appartement partagé avec d’autres étudiants. Au lieu de louer cette chambre par les biais habituel, elle s’est mise avec des amis pour créer la plate-forme «Réfugiés bienvenus». Depuis le début de cette opération, cette petite initiative a déjà réussi à loger 74 réfugiés et – plus de 1500 Berlinois ont proposé ce type d’hébergement pour des réfugiés qui en partie, vivent dans la rue en attendant à ce que les administrations tranchent sur leur demande d’asile.

Les réfugiés arrivant en Allemagne doivent d’abord passer quelques semaines dans des centres d’accueil et le moment où l’on autorise aux réfugiés de chercher un logement «normal», varie de Bundesland en Bundesland. Le tout dans une situation de pénurie d’habitation et dans une ambiance où l’on retrouve de plus en plus d’offres de location portant la mention «uniquement à des locataires allemands».

«Nous avons demandé à des amis et aux familles s‘ils étaient prêts à participer aux coût de la location pour les réfugiés», raconte Mareike, «et les réactions étaient formidables. En deux semaines, nous avions réuni les frais de location pour ma chambre pour six mois». Le nouveau locataire se nomme Bakary et vient du Mali. Avant d’être accueilli chez Mareike, il n’avait pas de logement et dormait dehors.

Jonas Kakoschke était celui qui a programmé la plate-forme Internet qui, dans un premier temps, était surtout censée raconter l’histoire de cette initiative – mais là aussi, les réactions étaient tellement positive qu’ils décidaient de lancer cette bourse «Réfugiés bienvenus». Avec les moyens de bord, les trois s’occupent autant des réfugiés qui cherchent un logement que des plus de 1500 Berlinois qui en proposent. «Tous les jours, les propositions affluent», soulignent les trois qui s’occupent également de la recherche de sponsors qui contribuent au financement des frais de location. Exemplaire.

Aujourd’hui, quelques semaines après le lancement de cette initiative, une cinquantaine de bénévoles les soutiennent dans le travail quotidien. «Le tout implique des efforts administratifs énormes…», soupirent les trois.

A un moment où l’image de l’Allemagne est marquée par des violences xénophobes, cette initiative montre que l’Allemagne ne peut pas être réduite à sa politique et ses responsables politiques. De telles initiatives ont plus de poids que les émeutes initiées par des crânes rasés quelque part en Saxe – et il en faudra de plus en plus de telles initiatives pour faire comprendre que seul un changement d’attitude puisse résoudre les problèmes les plus pressants de la migration actuelle. Un énorme coup de chapeau à ces trois étudiants berlinois qui déplorent toutefois «tout le monde nous tape sur l‘épaule, mais aucun politique ne s‘est manifesté. Pourtant, ce serait à l‘état de créer et d‘opérer une telle bourse». Eh oui.

1 Kommentar zu Réfugiés : la société civile s’organise efficacement

  1. Oui la société civile peut agir : bourse aux logements, micro-accueil,… Arrêtons de croire que les politiques peuvent nous éviter d’agir mais aussi montrons aux politiques que la société civile est une ressource pour des solutions alternatives à leurs réflexes (des murs, des camps, des quotas, des renvois). Voir mon papier sur http://www.persopolitique.fr

Hinterlasse einen Kommentar zu chaygneaud-dupuy Antworten abbrechen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste