Réfugiés – le dépôt de bilan de la politique européenne

Il n’y aura pas de quota pour distribuer les réfugiés sur l’ensemble des 28 états-membres de l’Union Européenne. L’Europe est en train de se rendre obsolète.

Est-ce que les politiques européens auraient le courage de dire à cette fille au milieu de tombes que "le bateau est plein" ? Foto: Oxfam East Africa / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Matteo Renzi, le chef du gouvernement italien et particulièrement concerné par la question des réfugiés en vue de la situation géographique de son pays, était en colère. «Vous ne méritez pas l’appellation ‘européen’», il a lancé à ces collègues lorsque ceux-ci ne réussissaient pas à se mettre d’accord sur un quota pour repartir 40.000 réfugiés sur 28 pays – à titre de comparaison, la Turquie avait accueilli à elle seule, 300.000 réfugiés en provenance de la Syrie. Pendant que des pays plus pauvres que les états européens agissent, l’Union Européenne, une fois de plus, s’enlise dans des débats d’une bassesse incroyable. Matteo Renzi a raison – plus personne n’a besoin d’une telle Union, sauf les sacro-saintes banques et les marchés financiers.

L’Europe est en faillite et elle est devenue le centre du cynisme. Le week-end d’avant, le monde a célébré la «Journée Mondiale des Réfugiés» et devant les caméras, la compassion et les bonnes résolutions dégoulinaient des discours prononcés par nos (ir-)responsables européens. Ah, les pauvres réfugiés qui périssent en Méditerranée et ailleurs ! Faut vraiment tout mettre en œuvre pour les secourir. Quelle honte – même 40.000 réfugiés, cette «Europe des Banques» n’arrive pas à les accueillir. Tant pis pour l’Italie, la Grèce et Malte qui ont le malheur d’être les pays où les réfugiés arrivent massivement. Qu’ils se débrouillent ! Car cela, comme auraient dit les «Inconnus», ne nous regarde pas.

Ah oui – quelque part, les grands de l’Europe savent qu’ils sont en train de commettre des meurtres assis derrière leur bureaux. Pour sauver la face, ils ont annoncé la répartition de 60 000 réfugiés, mais sur une «base volontaire», qui n’engage personne à rien. Il s’agirait des 40 000 qu’on n’a pas pu repartir sur les 28, plus 20 000 réfugiés syriens. Mais puisque les états européens ne s’engagent à rien, ces chiffres ne valent pas le papier sur lequel ils sont couchés.

Et où est la révolte des Européens contre cette Europe des compteurs de petits pois ? Nous, citoyens d’Europe, devons nous indigner contre cette politique meurtrière et cynique qui est menée, en notre nom, par des gens que nous avons élus ! Ajoutez à cela le «coup d’état» commis de concert par l’UE, le FMI et l’BCE en Grèce, qui nous miroitent une fois de plus de vouloir «sauver» la Grèce, tout en proposant un deal malhonnête à la Grèce qui se limite à opérer de nouvelles coupures au niveau des plus démunis qui ne peuvent pas se défendre, en échange de nouveaux prêts qui servent uniquement à rembourser des banques et institutions financières ayant spéculé sur la crise en Grèce, et vous verrez l’Europe en toute sa splendeur – une organisation de malfaiteurs en costume-cravate, composée de vieillards qui mettent tout en oeuvre pour maintenir une Europe corrompue, orientée exclusivement sur les intérêts du grand capital, trahissant les 500 millions d’européens qui ont eu le malheur de voter pour eux. Où est la révolte contre cette politique européenne qui a déjà causé la paupérisation d’une grande partie des européens, qui tue en Méditerrané et qui trahit l’Europe aux Etats-Unis ?

La politique européenne a beau se montrer soucieuse face à la montée des extrémistes partout en Europe – c’est elle-même qui en est responsable. Puisque l’ensemble des partis dit «populaires» mène la même politique anachronique et dirigée contre les peuples, les seules alternatives dans un système démocratique, se situent aux extrêmes, là où l’on n’a pas peur de remettre cette pègre en question. Ce qui comporte le risque de remplacer une pègre par une autre pègre encore pl’s dangereuse, comme on le voit en Hongrie, mais aussi dans l’est de l’Allemagne, au Danemark et aussi en France.

La dernière possibilité d’éviter une rébellion musclée et violente, vers laquelle nous nous dirigeons, sera l’émergence d’un nouveau mouvement «gauche» européen, composé de forces moins idéologiques, plus en phase avec les réalités du monde du 21e siècle, fondé sur des valeurs humanistes, sociales et les Droits de l’Homme. Si l’Union Européenne devait continuer comme actuellement, et rien n’indique qu’elle changera d’orientation, elle sera balayée dans les rues des villes européennes. Dans toute l’histoire de l’humanité, les régimes criminels et répressifs ont fini par être renversés par les peuples – pourquoi il en serait autrement avec ce «gouvernement européen» ?

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