Résultats peu exaltants en Pologne et en Hongrie

Mais victoire de l’opposition à Budapest !

Gergely Karacsony, le nouveau Maire écologiste de Budapest ! Foto: Elekes Andor/Wikimédia Commons/CC-BY-SA/4.0Int

(Marc Chaudeur) – Victoire de l’opposition à la mairie de Budapest, victoire du PiS national-populiste aux législatives en Pologne : la performance de Karácsony Gergely est remarquable ; mais le tableau d’ensemble est moins enthousiasmant. En réalité, dans les deux pays, le national-populisme s’incruste, et cela pour un certain temps encore.

Aux derniers résultats, le candidat écologiste du petit parti Parbeszed (Dialogue), Gergely Karácsony, a emporté la Mairie de Budapest avec 50 % des suffrages. Une victoire historique, puisque son concurrent, Istvan Tarlós, occupait le poste de polgármester (Maire) de la capitale hongroise depuis 2010. Le politicien Vert âgé de 44 ans menait certes une coalition très… variée, voire hétéroclite.

A gauche, les écolos et bien plus largement, l’opposition au Fidesz a donc enfoncé un coin de taille dans le tronc du national-populisme hongrois : ces élections municipales représentent donc peut-être une étape important (la première…) dans la reconquête du pouvoir par les formations démocratique et pro-européennes.

Mais on ne peut se montrer trop optimiste, malheureusement. En effet, les élections hongroises présentent cette particularité de regrouper élections municipales et élections régionales (dans ce qu’on appelle les comitats ou régions). Or, le Fidesz reste , au vu des derniers résultats, largement majoritaire en région, surtout das la campagne. Il est vrai que le Fidesz ne cesse de distribuer des petits cadeaux dans les villages et les marchés : espèces sonnantes, légumes gratuits, concerts de musique traditionnelle,.. Et la population aime à être rassurée.

Espérons cependant que l’élection de Karácsony n’est que la première marche vers un renversement de tendance – ce qui nécessiterait par ailleurs une consolidation des programmes proposés, qui donnent trop souvent l’impression de se borner à vouloir contrer le Fidesz. Et il n’est jamais bon d’être seulement contre, tout contre…

En Pologne, les choses sont, hélas ! Pus claires. Comme prévu, les nationaux-populistes du PiS ont remporté assez nettement les élections, avec 43,5 % des suffrages. Le principal opposant, à savoir la Coalition d’Opposition (KO), n’a fait que 27,5 % – score très honorable, mais nullement à la hauteur des ambitions de la Coalition de centre-droit et de sa candidate choisie récemment (trop récemment?), Małgorzata Kidawa-Błońska. Mollesse, indécision, une dose désagréable d’amateurisme lors de discours d’envergure nationale…

Loin derrière, la coalition de gauche, elle, a remporté 12% des suffrages, comme prévu par les meilleurs sondages. C’est elle sans conteste qui a été la plus déterminée,elle qui avait le mieux articulé son discours, ses propositions pour sortir d’un dangereux château de la Belle au bois dormant qu’est devenu la Pologne. En Pologne plus encore qu’en Hongrie, la partie est loin d’être gagnée pour les démocrates et les sociaux-démocrates, malgré la pertinence de leurs critiques, notamment de l’emprise autoritaire du PiS sur la vie politique du pays, sur les médias, la Justice,..

Au travail donc : il faudra lutter contre la division, le manque de clarté et de détermination, et toucher la population aux points sensibles. Ce qui risque d’arriver bientôt lorsqu’ arrivera la crise économique qui touchera inévitablement ces deux pays.

 

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