Mini-série (1) : Retour sur le chemin de Saint Jacques

Claude Haudier est parti sur ce chemin mythique de Saint Jacques de Compostela, en empruntant la voie qui commence en France - «El camino françès».

Départ vers Saint Jacques de Compostela dans des conditions météo d'abord difficiles. Foto: © Claude Haudier

(Réd) – Claude Haudier partage cette semaine avec nous, dans le cadre d’une mini-série, son aventure sur le chemin de Saint Jacques, un voyage introspectif, marqué par des paysages époustoufflants et des rencontres surprenantes.

(Par Claude Haudier) – 27 mai : départ de Strasbourg. – Un TGV à l’heure à la gare de Strasbourg. Presqu’une journée passée dans le train. A Bayonne, le dernier train de la journée en direction de Saint Jean Pied de Port. Atmosphère étrange dans ce train où ne se trouvent que des pèlerins : et pourtant personne ne se parle. Comme une atmosphère d’avant match dans un vestiaire où chacun se concentre sur son objectif. Assis à côté d’une jeune écossaise –Vanessa-, je m’essaie à mon anglais. De beaux paysages s’offrent à nous à travers les vitres. Connaissant les lieux et les files d’attente devant le bureau d’accueil des pèlerins de Saint Jean Pied de Port, je m’éclipse rapidement de la gare avec Vanessa, pour arriver dans les premiers à l’accueil, car il se fait déjà tard et demain, la journée sera longue. Plus de place au gite communal. Par la fenêtre, j’aperçois Jacqueline, une figure historique de ce gite, qui ne répond pas à mon signe. On dirait qu’elle n’a pas changé de place depuis l’an dernier. Repli sur le gite «le chemin des étoiles» qui attend un groupe de marcheurs. Gite installé dans une vieille demeure où je ne retournerais certainement pas.

28 mai : Saint Jean Pied de Port – Roncevalles. – Petit déjeuner médiocre. Heureusement que je n’avais pas pris la demi- pension. La pluie est déjà là : il faut quand même partir. Ma cape ne laisse pas indifférent une japonaise qui me demande où je l’ai achetée ! Déconseillé de prendre le chemin par le col, vu les conditions atmosphériques .Demande la route de la vallée à une pèlerine qui semble disposer d’informations plus optimistes. En définitive, faute de trouver les bons panneaux, nous nous retrouvons dans l’ascension de la montagne. Au Hérisson, dernier refuge avant le sommet, la bâche de la terrasse est enlevée : pas possible de s’arrêter quelques minutes. Un couple de brésiliens que j’allais retrouver plus tard, Dario et Amista, me demande de l’immortaliser sur la pellicule. Avant le sommet, la neige, déjà présente par plaques, se met à tomber de nouveau. Avec Emeline, venue ici pour lâcher prise, nous atteignons Roncevaux par la route, les sentiers étant impraticables. Au fond, ce n’était pas plus mal car l’arrivée par la route permet de saisir une vue superbe de Roncevaux niché dans la verdure. Un peu d’émotion en retrouvant le gite où j’avais dormi le 11 septembre 2012, bouclant la partie française du Chemin démarré au Puy en Velay. Il fait froid et ai de la chance de trouver sur la table «libre service» un pull supplémentaire à ma taille (merci pèlerin). Une bière au coin d’un feu de cheminée dans un café pour récupérer des fatigues. Puis messe, en espagnol naturellement, où se retrouvent croyants et non croyants, avant le diner dans le même restaurant que la dernière fois. Une nuit tranquille, c’est à dire sans le concert des «ronfleurs».

29 mai : Roncevalles – Larrasoana. - Réveil avec des chants et départ sous la pluie avec des français qui allaient devenir des compagnons de route pendant plusieurs jours. Retrouve la croix des Pèlerins en pensant à Christian le strasbourgeois car c’est là que nous nous étions quittés en septembre 2012. C‘est la grisaille au petit matin et les chemins sont bien détrempés. Mon bâton ne résistera d’ailleurs pas à un passage particulièrement acrobatique. Déjà de longues discussions avec Emeline et Thierry. Première vraie journée en terre espagnole, difficile, mais arrivée tôt dans le gite, comme recommandé pour être sûr d’avoir une place. Une albergue vétuste pour le moins. De plus, nous logeons dans l’annexe. Un chinois a pris ses aises en faisant sécher ses affaires sur mon sac tout en se réconfortant, bien seul, avec une bouteille de vin blanc. Les brésiliens se sont confectionnés une tente avec leurs serviettes. On se débrouille comme on peut. Un menu du pèlerin pris en groupe dans la bonne humeur et c’est une nuit réparatrice bienvenue.

30 mai : Larrasoana – Cizur Minor. – Pluie toujours fidèle au rendez vous. Les copains traînent, mais je les retrouve avant d’entrer à Pampelune. Photo sur le pont, à l’entrée de la citadelle. Première grande ville tant attendue : Pamplona. Mais oh surprise : tout est fermé. La raison : une grève générale. Seule visite possible, la cathédrale avec ses gisants remarquables qui rappellent ceux de la basilique Saint Denis. Dommage pour le cloître que nous ne verrons pas. Casse-croute à proximité du lieu de rassemblement de la manifestation très imposante. Une belle opportunité pour mesurer l’ampleur de la crise économique en Espagne. Du coup, l’on reprend le chemin jusqu’à Cizur Minor où l’on fait étape dans un alberge privée. L’accueil s’avèrera très convivial. Douche réparatrice, bien chaude, et le rituel de la lessive du linge avec le savon de Marseille : et oui, les pèlerins sont propres et n’aiment pas rester sales malgré ce qu’a pu écrire une célébrité ! Visite de l’église romane tenue par les chevaliers de l’Ordre de Malte. A l’intérieur, une statue originale de Saint Jacques. Ce ne sera pas la seule sur le Chemin !

La suite – demain ! Toutes les photos sont © Claude Haudier. Pour les aggrandir, il suffit de cliquer dessus..

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