Retraites : les comparaisons ne servent à rien

Lors de l'émission "Dimanche en Politique"... Foto: ScS CS

(Réd) – « Regardez, dans d’autres pays, ils ne partent à la retraite qu’à 66, 67 ou même 69 ans ! Pourquoi les Gaulois doivent encore une fois râler sur tout ? », peut-on entendre aujourd’hui de la part des quelques défenseurs de la réforme de retraites qui a déclenché un mouvement de protestation comme la France n’en a plus connu depuis 30 ans. Mais ce regard sur d’autres pays ne sert à rien, comme l’ont constaté lors de l’émission « Dimanche en Politique » sur France 3 Grand Est, les eurodéputés Margarida Marques (Portugal, S&D), Ernest Urtasun (Espagne, Verts), Charles Goerens (Luxembourg, Renew) et Christine Boos (Fraance 3) et Kai Littmann (Eurojournalist). Les données de base dans les différents pays européens sont tellement variées qu’une comparaison des systèmes de retraite équivaut à une comparaison entre pommes et poires.

Néanmoins, il faut constater que l’actuel mouvement social en France n’est quasiment pas suivi à l’étranger et au niveau européen, il est triste de constater ce retour à un nombrilisme national. Ensuite, on ne peut pas comparer les données démographiques qui font que chaque pays doit trouver ses propres réponses à la question des retraites. En plus, comme l’a rappelé Christine Boos, l’Union Européenne n’est pas compétente pour les des retraites dans les états-membres.

Après, la situation des retraites dépend aussi de paramètres comme l’égalité femmes-hommes, la richesse du pays (peu étonnant, le Luxembourg mène la danse et s’occupe très bien de ses retraités…), les relations entre les partenaires sociaux et bien d’autres. Margarida Marques a souligné que la précarité de nombreux boulots qu’exercent des femmes, se prolonge après pour la retraite.

Un système ayant trouvé l’approbation de tous, est le système néerlandais qui est une combinaison d’une retraite par répartition et qui s’élève à 1200 € par mois, indépendamment du nombre de trimestres cotisés, majoré par une retraite par capitalisation pour laquelle les salariés peuvent cotiser comme ils le souhaitent, ce qui fait que les retraites que touchent les Néerlandais, sont bien supérieures que dans d’autres pays. Ce système hybride réduit aussi le risque lié à la partie par capitalisation, comme on a vu en 2008, lorsque plusieurs fonds de pensions avaient perdu une grande partie du capital qui leur était confié par les cotisants. Mais même un tel système qui fonctionne bien, ne peut pas être simplement transposé dans d’autres pays. Ce qui ne devrait empêcher personne d’organiser les système de retraite de manière plus juste, plus équilibrée et permettant aux retraités, de mener une vie digne.

Donc, au lieu de regarder chez les partenaires, la France doit rapidement trouver une solution pour son système des retraites. Et ça, ça deviendra très compliqué ces prochaines semaines…

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