Rocío de Schrödinger

Le compte Twitter de La gata de Schrödinger. Foto: ScS EJ

(Jean-Marc Claus) – La journaliste scientifique espagnole Rocío Vidal, auteure de plusieurs livres, compte maintenant plus d’un demi million d’abonnés à sa chaîne Youtube créé en février 2018. Nommée « La gata de Schrödinger », en référence au paradoxe énoncé en 1935 par le physicien autrichien nobélisé deux ans auparavant, elle incite d’une manière générale à l’analyse critique, et notamment envers les réseaux sociaux.

Ce qui, à une époque où le complotisme moisi et les infox putrescentes font florès, s’avère particulièrement rafraîchissant. Certaines vidéos de Rocío Vidal dépassent aisément le million de vues. Notamment celles concernant les « terreplatistes », ainsi qu’un débat « Atea vs Christiano». Mais son plus grand succès, en termes de vues, demeure avec 3,1 millions « ¿El sexo oral produce cancer? », une question à laquelle des réponses claires sont apportées en 8 minutes et 51 secondes.

Titulaire d’un Master de Communication Scientifique obtenu à l’Université de Barcelone, Rocío Vidal a d’abord été journaliste scientifique et culturelle. Ses livres et ses vidéos, traitent entre autre des pseudosciences et des croyances. Ils militent en vue d’émergence d’une conscience sociale et environnementale. La promotion du féminisme et la lutte contre l’homophobie y ont aussi leur place.

Dans une interview sur El Diario, elle souligne que nous devons être conscients de notre partialité naturelle, afin de cultiver une pensée scientifique saine. Chose d’autant plus nécessaire à une époque où les réseaux sociaux favorisent la partialité, au détriment de l’analyse critique. La déshumanisation des rapports humains, soutenue par l’anonymat que permet internet, est aussi pour Rocío Vidal une grande source d’inquiétude.

Partialité, absence d’analyse critique et déshumanisation constituent un mélange détonant. Ceci aboutissant au fait que des personnes, publiques ou non, se font agresser sur la toile d’une manière qui ne serait pas acceptée dans le monde réel. « La polarisation est l’un des plus grands problèmes de l’humanité d’aujourd’hui, provoquée par les réseaux, et ce sciemment », dit-elle très clairement.

Engagée dès le début, contre les théories complotistes relatives à la pandémie de Covid-19 et les mouvements antivax, elle ne ménage pas ses efforts pour, non sans humour, démonter les infox circulant sur la toile. Son ouvrage publié en 2019, intitulé « ¡Qué le den a la ciencia ! », en ouvrait la voie.