Rubiales s’agrippe à son poste

Les hauts fonctionnaires du football international sont des gens bizarres. Plus ils sont critiqués pour leurs comportements inacceptables, plus ils s'accrochent à leurs postes. Même s'il faut ruiner le football pour ça.

Cette phrase, pourtant simple, dépasse l'horizon intellectuel de Luis Rubiales... Foto: Paul Lowry /Wikimedia Commons /CC-BY-SA 2.0

(KL) – Luis Rubiales, le chef de la fédération espagnole de football, a définitivement ruiné la joie en Espagne après que l’équipe féminine a remporté la Coupe du Monde en Australie et Nouvelle Zélande. Après son baiser forcé sur les lèvres de la joueuse Jenni Hermoso, l’équipe entière a démissionné, un joueur masculin refuse désormais également de jouer pour son pays, la justice s’est saisie du dossier, la mère de Rubiales a entamé une grève de la faim, l’homme est déjà suspendu par la FIFA, mais il ne pense pas à quitter son poste.

La mère de Luis Rubiales s’est enfermée dans une église où elle a déclaré être prête à « mourir pour la justice ». Mais quelle justice ? De nos jours, personne n’a le droit d’imposer de tels actes sans consentement mutuel – le geste de Rubiales était déplacé, sexiste et issu d’une autre époque. Du coup, le fait que cet homme sacrifie le succès sportif de son pays sur l’autel de son arrogance, devient absurde. Mais il est aussi absurde que les fédérations ne disposent d’aucun moyen de virer un personnage comme Rubiales.

Rubiales, lui, continue à clamer que Jenni Hermoso était « consentante », mais les images de cette scène disent tout le contraire, ce baiser ayant été apposé par la force. De plus, Hermoso avait clairement dit qu’elle n’en voulait pas, et qu’elle avait vécu cet instant comme une agression. Que faut-il de plus ?

Mais probablement, il s’agit, comme souvent, d’une histoire d’argent. Son salaire, ainsi le colportent les médias espagnols, s’élèverait à 634 518,19 euros et au vu de la réputation totalement grillée de l’homme, il aurait du mal à retrouver un emploi. Donc, il ne s’agit pas, comme le déplore la maman Rubiales, d’une « chasse inhumaine et sanglante » sur son fils, mais d’un poste grassement payé. Là, on pourrait aussi poser la question en quoi un tel salaire pour un fonctionnaire sportif est justifié. Mais bon, au vue des réactions, l’histoire se terminera devant les tribunaux, l’homme sera condamné et perdra son poste et le football espagnol devra se refaire une santé. Il est incroyable comment les fonctionnaires de ces fédérations et organisations sportives profitent, tout en cassant le côté noble du sport. Il serait temps de réfléchir à d’autres formes d’organisation du sport, car peu à peu, cela devient insupportable.

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