Russie : Après l’Ukraine – à qui le tour ?

Les plans de Vladimir Poutine deviennent de plus en plus clairs. Et l’Europe doit rapidement trouver une position commune avant que ce conflit ne dégénère totalement.

Voilà les pays qui craignent à juste titre les plans de Vladimir Poutine. Foto: Spiridon Ion Ceplanu / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Ils sont fiers, les «séparatistes pro-russes» dans le Dombass, fiers d’être soutenus par 1200 militaires russes et au moins 30 tanks russes supplémentaires, comme l’a laissé entendre Andrej Sachartchenko, l’un des leaders de ces «séparatistes». Avant de démissionner. Qui dit «supplémentaire», dit également que ces 1200 soldats russes viennent seulement s’ajouter à ceux qui sont déjà sur place. Car les forces vives dans ce conflit, ce ne sont pas des citoyens ukrainiens souhaitant le rattachement de leur région à la Russie, mais des Russes ayant infiltré le territoire ukrainien. Le monde entier peut entendre Vladimir Poutine mentir – ses déclarations selon lesquelles il n’aurait pas d’emprise sur les «séparatistes» deviennent de plus en plus ridicules.

Idem pour le «convoy humanitaire» dont l’objectif n’est pas d’apporter de l’aide à la population qui souffre, mais de faire de la propagande. Ce convoy, qui zigzague depuis des jours et des jours dans la région frontalière, aurait pu arriver à destination depuis un bon moment – il aurait suffit que la Russie laisse le contrôle de ce convoy entièrement à l’OECD, à la Croix Rouge ou même aux autorités ukrainiennes. Le fait que ce convoy tente de franchir la frontière à des postes de frontière contrôlé par les «séparatistes», nourrit toute sorte de soupçon, surtout en considérant que l’aide humanitaire n’est pas un domaine où la Russie a l’habitude d’exceller. Même si ce convoy a fini par passer sur le territoire ukrainien, Poutine aura réussi à transformer cette «action humanitaire» en un coup de propagande qui aura son effet autant en Russie que dans le reste du monde. Poutine, le sauveur.

Pensons à 1938. Il convient de se souvenir du retour du mínistre anglais des affaires étrangères, Lord Chamberlain, qui pensait assurer la paix en Europe si les Européens allaient fermer les yeux sur l’annexion de la Tchecoslovaquie. Il ne faut pas se tromper – la Russie de Vladimir Poutine ne s’arrêtera pas à l’Ukraine. Poutine est en train de tester les nerfs du monde occidental et puisque personne ne sait comment s’opposer à l’envahisseur, Poutine sait qu’il pourra poursuivre son oeuvre. Qui consiste, comme il l’a déclaré à maintes reprises, de retablir la Russie sous la forme de l’ancienne URSS. Et là, il ne s’agit pas d’une supposition, mais de l’objcetif déclaré du tsar russe.

Et l’Europe ? Le ministre des affaires étrangères de Kiev, Pavel Klimkin, a demandé à ce que l’OTAN intervienne. «Le danger d’une invasion russe est omniprésent», a-t-il dit, «nous avons besoin d’aide». De l’aide, oui. Mais quelle aide ? De l’aide militaire ? Si l’OTAN allait intervenir, par exemple en envoyant des troupes, une guerre continentale sera ouverte. Mais quoi faire d’autre ? Regarder les bras croisés Vladimir Poutine se moquer du monde entier, tout en préparant ses prochaines actions ?

Le monde occidental continue à se tromper sur les objctifs de Vladimir Poutine. Non, il ne s’arrêtra pas en Ukraine. C’est un peu comme à l’époque avec Hitler. Hitler n’avait jamais caché ses intentions et ses plans d’exterminer le peuple juif sont déjà décrits dans «Mein Kampf» – il suffit d’écouter ses despotes. Et de croire en leurs annonces. Poutine a communiqué son rêve d’une Russie sous forme de «super-URSS» depuis longtemps. L’Europe doit maintenant trouver une position commune qui doit impérativement dépasser des sanctions portant sur le droit d’entrer en l’UE, qui doit dépasser des sanctions «light» – si le monde ne stoppe pas Poutine maintenant, nous allons droit dans le mur.

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