Sauvetage d’un livre

Les exemplaires encore invendus d’un très beau livre, menacés par son éditeur de passer au pilon, sont désormais sauvés par son auteure.

Céline Anaya Gautier en compagnie d’Aki venue avec Jacques, tous deux anciens pèlerins, assurer un remplacement au Gîte de Trigolina, près de Cahors. Foto: Céline Anaya Gautier

(Jean-Marc Claus) – Il y a une semaine, la photographe et écrivain Céline Anaya Gautier, rentrait d’un périple de 2.353 km parcourus en 5 jours, pour une opération de sauvetage. Sauver qui ou quoi ? Son livre « Compostelle – Paroles de Pèlerins », que son éditeur menaçait de mettre au pilon, si elle ne rachetait pas les unités encore invendues. Soit 1.466 exemplaires d’un très bel ouvrage, dont le stockage coûtait trop cher à Flammarion.

Pourtant, 2021 étant une Année Jacquaire, prolongée en 2022 très exceptionnellement par décret papal pour raison de pandémie, ce genre de littérature doit se vendre. Mais visiblement, la Maison Flammarion ne pouvait pas attendre, et Céline Anaya Gautier s’est retrouvée face à un choix cornélien : laisser détruire une partie de son œuvre ou la racheter, quitte à déséquilibrer fortement ses finances personnelles.

Cette ex-hôtesse de l’air, reconvertie par choix en photographe, et multirécidiviste du Camino (Chemin de Compostelle), n’a, depuis sa plus tendre enfance péruvienne, aucune propension à se laisser marcher sur les pieds. Elle est même, humainement parlant, une véritable pointure. Son parcours de vie, à travers de nombreux engagements très forts dont certains ne figurent pas dans sa biographie officielle, témoigne d’une redoutable force de caractère.

Partie en 2014 avec son fils aîné Santiago, souhaitant du haut de ses 7 ans, faire selon la tradition andine, son « passage de petit homme » en parcourant le Camino, elle a marché 1.200 km avec lui durant 43 jours, de Nogaro à Santiago de Compostela. En 2020, son second fils Léandro, voulant à son tour faire son « passage de petit homme » sur un chemin de pèlerinage, elle est partie avec lui de Langres pour, en empruntant la « Via Francigena », rejoindre Rome 1.500 km plus loin et 65 jours plus tard.

Sa fréquentation des chemins de pèlerinage, et plus particulièrement celui de Compostelle, n’a pas fait d’elle une grenouille de bénitiers. Loin s’en faut ! Plus adepte de la spiritualité que de la religion, de l’expérience humaine que de l’extase mystique, elle met en avant des valeurs telles que le partage et la tolérance, donc aux antipodes des fondamentalismes de tous crins.

Valeurs qui ressortent de chacun de ses livres, notamment « Compostelle – Paroles de Pèlerins », dont elle vient d’assurer le sauvetage, en plaçant en dépôt-vente une partie des 1.466 exemplaires encore invendus, chez des hôtes hébergeant les pèlerins le long du Camino. Il fallait absolument donner à ces images et ces paroles collectées le long de ce chemin initiatique, la possibilité de toucher des lecteurs en quête de sens, de beauté, de grandeur, de profondeur, plutôt que de les laisser détruire.

Il va sans dire que Céline Anaya Gautier s’est saignée aux quatre veines pour réaliser cette opération de sauvetage. Ainsi a-t-elle maintenant besoin de trouver rapidement, des acquéreurs pour ce livre, qui peut être une très belle idée de cadeau. Donc n’hésitez pas à cliquer ici pour le commander !

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