Scandale NSA/BND : Faut-il désespérer ? Non !

La transparence est le plus grand ennemi des affaires illicites. Comme de l’espionnage. Wikileaks vient de publier 1380 pages des protocoles secrets des interrogations de témoins dans le cadre du scandale d’écoutes.

Grâce à des gens comme Julian Assange, ils ne peuvent plus rien cacher... Foto: VitaliVVitaliV / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Doucement, mais sûrement, les puissants du monde devraient se rendre à l’évidence – tout finit par trouver son chemin vers la perception publique. Au lieu de s’amuser à jouer aux cowboy et gendarmes, les services secrets et leurs administrations feraient mieux d’appliquer dès le départ une plus grande transparence. Les documents publiés par la plate-forme créée par Julien Assange (qui se trouve depuis trois ans à l’ambassade de l’Equateur à Londres), couvrent les réunions secrètes de la Commission d’Enquête du parlement allemand concernant le scandale d’écoutes de la NSA américaine et du BND allemand pendant la période Mai 2014 à Février 2015. Lors de ces réunions secrètes, tout enregistrement audio ou vidéo est interdit – ces protocoles sont la seule preuve de ce qui a été dit. Et c’est une bonne chose que, tel un champignon qui perce à travers le goudron, ces informations finissent par être rendus publiques.

34 témoins ont déjà été entendus par la commission, du fonctionnaire au collaborateur du BND. Les 13 membres du service secret ont déposé sous leurs initiales, donc de manière anonyme. Ce qui devrait suffir comme secret.

Si Julian Assange souligne que «seule un contrôle réel par le public permet à cette commission d’obtenir ses objctifs en termes de transparence et justice», le président de la commission, Prof. Patrick Sensburg (CDU), s’est montré irrité par cette publication. Il considère que «même la publication des protocoles des réunions publiques est problématique, car un témoin pourrait ainsi se baser sur d’autres dépositions. Or, les témoins devraient pouvoir s’exprimer de manière indépendante et libre…» Bravo ! Première année en Droit. Et quid des cerbères de la Chancellerie qui assistent à toutes les réunions pour dire aux témoins ce qu’ils peuvent dire et quand est-ce qu’ils doivent se taire ? Assange a raison : «Le public a le droit de comprendre le travail de cette commission», estime-t-il.

Il a, bien sûr, raison. La manie de la politique de travailler de préférence derrière des portes fermées, constitue un anachronisme qui aura du mal à survivre la Révolution Technologique et ne fait que renforcer le sentiment que nos services ne travaillent pas au service des peuples, mais qu’ils aient développé une vie propre qui sert des intérêts opaques.

Les temps ont changés – et nous devons nous adapter à un monde plus transparent. Si la société civile n’a pas de problème d’intégrer ces possibilit–s dans sa vie quotidienne, nos responsables fonctionnent encore dans le mode du «Congrès de Vienne» – mais en plus de 200 ans, on aurait peut être pu revoir certains principes de base.

A nous tous de rester vigilants et de suivre ces dossiers – pendant que les gouvernements tentent déjà de minimiser ces scandales en espérant qu’ils soient rapidement oubliés, nous devons insister pour que toute la lumière soit faite sur la manière dont ils nous privent de nos droits citoyens. A nous de réagir.

Vous pourrez visionner les documents en langue allemande et anglaise si vous CLIQUEZ ICI !

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