Sergej Lavrov se bat pour sa survie politique

Avec son discours ridicule devant l'ONU à New York, le ministre des affaires étrangères n'a impressionné personne. Si Lavrov veut à tout prix se positionner, il a déjà perdu son influence.

Pour raconter des âneries pendant 23 minutes devant l'ONU, il ne fallait pas faire le déplacement à New York... Foto: mid.ru / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – En Russie, la nomenclature se concurrence actuellement en ce qui concerne les discours belliqueux et ultranationaliste. Les Medvedev, Peskov, Sacharova hurlent, menacent, se lamentent à toute occasion qui se présente. Le méchant Occident est responsable pour cette « opération spéciale » qui, depuis la mobilisation partielle de 300 000 réservistes, s’est transformé pour les Russes en guerre ouverte. Bercés dans la propagande qui parlait d’une « opération spéciale » rapide, histoire de « dénazifier » et « désarmer » l’Ukraine. Mais personne ne doit mobiliser 300 000 réservistes pour une « opération spéciale », un tel nombre de soldats n’est mobilisé qu’en temps de guerre. C’est dans ce contexte explosif qu’il faut considérer le discours de Lavrov devant l’ONU.

Pour montrer son mépris pour l’assemblée des nations du monde, Lavrov arrivait avec 90 minutes (!) de retard, pour partir aussi vite qu’il n’était arrivé, une fois sont discours lamentable fini, sans écouter les réactions ou permettre des questions. Lavrov est trop intelligent pour croire en ce qu’il raconte au monde : « La politique de vouloir affaiblir la Russie, constitue une ingérence directe de l’Occident dans ce conflit, dont il devient un parti ». Après 23 minutes de la plus plate propagande, Lavrov regardait sa montre, le levait et partait. Un comportement irrespectueux inouï pour cette assemblée. A Dmytro Kuleba, le ministre des affaires étrangères ukrainien de commenter ; « J’ai remarqué aujourd’hui que les diplomates russes fuient tout comme leur soldats… ».

Si Lavrov se comporte aujourd’hui comme un « bully » dans la cour de récréation, la raison en est que son importance à Moscou ne cesse de baisser. Ce n’est plus l’heure des diplomates, c’est l’heure des généraux. Au nouveau politique, Lavrov a été doublé depuis un bon moment par les faucons Medvedev et Peskov, mais aussi par la porte-parole de son propre ministère, Maria Sacharova, qui dépassent tous Lavrov en termes de virulence et de violence. Pour Lavrov, il est particulièrement embêtant que Sacharova, l’une de ses collaboratrices, lui vole la vedette. Le discours hier à New York n’est autre que la faible tentative de se rappeler au bon souvenir du chef du Kremlin.

L’escalade de la situation s’accélère. Le ton se durcit. Les menaces fusent. La guerre que la Russie a porté en Ukraine, s’étend. Les conséquences se font ressentir partout en Europe et ailleurs. L’automne et l’hiver s’annoncent mal.

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