Services secrets : des larmes de crocodile

L‘Allemagne se met à réagir aux scandales d‘espionnage à répétition. Pourtant, même en se revoltant, l'attitude du gouvernement reste molle.

Ils jouent aux cowboys et indiens et dépensent des sommes énormes. A pleurer. Foto: mcwernic / www.sxc.hu

(KL) – Oh là là, la NSA et les Etats-Unis doivent prendre peur, là. Suite à la découverte de deux cas d‘espionnage pour le compte des USA, l‘ambassadeur américain John B. Emerson a été cité au ministère des affaires étrangères pour se faire remonter les bretelles par un sous-secrétaire d‘état allemand. Et, quelle mesure, le chef des services de renseignements américain a été prié de quitter le pays. Non, il n‘a pas été expulsé, il n‘a pas été déclaré persona non grata, il a été simplement prié de partir. Il peut autant rester.

L‘espion démasqué aurait espionné pour le compte de la CIA et ce, au ministère de la défense. Et là, l‘Allemagne réagit. Non pas parce que la NSA et d‘autres espionnent depuis longtemps l‘ensemble de la population allemande. Cela ne dérange les autorités allemandes pas plus que ça. A vrai dire, ils s‘en fichent pas mal. Il ne veulent pas entendre Edward Snowden en Allemagne, le procureur général ne voulait même pas ouvrir une enquête contre la NSA, prétextant qu‘il ne disposait pas d‘assez d‘éléments pour le faire. Il faut croire que le procureur général allemand soit le seul à ne pas regarder la télé ou à lire des journaux.

Non, le gouvernement ne s‘excite que lorsqu‘il est visé lui-même. Le gouvernement approuvait carrément l‘écoute globalisée (Wolfgang Schäuble: «Les écoutes ne me dérangent pas. Je n‘ai rien à cacher»), mais se montrait pour la première fois irrité lorsque l‘écoute du portable d‘Angela Merkel était rendue publique. Espionner les citoyens, pourquoi pas. Espionner le gouvernement, un scandale.

La virulence des réactions venant de la part de l‘ensemble des partis, cette virulence-là, on aurait souhaité l‘entendre lorsque l‘écoute de l‘ensemble des citoyens allemands a été découverte. Cette virulence, on aurait aimé l‘entendre au moment où on a du constater que l‘Allemagne était considérée comme la Syrie ou la Corée du Nord, en ce qui concerne l‘intensité des écoutes. Mais à l‘époque, le gouvernement allemand avait préféré ne pas froisser les USA et de ne pas réagir du tout. Pire, des membres du gouvernement d‘Angela Merkel avaient même déclaré «la fin du scandale qui n‘en était pas un».

Mais maintenant, l‘Allemagne fait semblant de réagir. En invitant le chef des renseignements américains à quitter le pays, le gouvernement allemand se ridiculise une nouvelle fois. Si ce monsieur n‘a pas envie de partir, eh ben, il restera. Quelle sanction !

Il paraît de plus en plus clairement que le rôle que jouent les services allemands dans le scandale de l‘écoute globale, doit être beaucoup plus important que les experts ne l‘avaient pensé. Probablement, le BND n‘est qu‘un département de la NSA, probablement on l‘utilise pour les missions les plus sales. Les «sanctions», en tout cas, sont tellement molles qu‘il aurait mieux valu de ne pas les prononcer. Vis-à-vis des Etats-Unis, l‘Allemagne a déjà perdu son indépendance. Maintenant, elle perd aussi sa face.

1 Kommentar zu Services secrets : des larmes de crocodile

  1. Peter Cleiss // 12. Juli 2014 um 8:57 // Antworten

    dieser eigentlich doch dämliche Spruch ” wer solche Freunde hat braucht keine Feinde mehr” trifft das Verhältnis zu den USA derzeit ziemlich genau. interessanterweise könnte für Deutschland auch die umgekehrte Variante zutreffen: ” wer solche Feinde ( Russland) hat braucht keine Freunde mehr” – dies nämlich dann, wenn Putinland ( Feind!) Deutschland mit Snowdeninfos versorgt die regelmässig Schnüffeleien der USA ( Freund!) aufdecken.
    Herrlich diese Vorstellung-Putin erzählt mit Snowdens Hilfe seiner Feindin Merkel regelmässig was deren Freund Obama so alles hinter Merkels Rückend treibt …

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