Sira Abed Rego : 9,3% des suffrages exprimés

Revenant sur l’élection à la Présidence du Parlement Européen, commençons par la dernière des deux candidates non-élues.

Sira Rego, pour le changement du système et non celui du climat. Foto: Sbbg GUE / LNG / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(Jean-Marc Claus) – Lors de la récente élection à la présidence du Parlement Européen, Roberta Metsola, représentant le Parti Populaire Européen (PPE), a connu, avec 74% des suffrages exprimés*, une victoire écrasante sur ses deux concurrentes. Alice Bah Kuhnke, investie par les Verts / Alliance Libre Européenne (Verts/ALE), a remporté 16,4% des votes et Sira Abed Rego, représentant la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL), 9,3%.

Évidemment, Roberta Metsola a fait la une de la plupart des médias, et les deux autres candidates sont, d’une certaine manière, passées aux oubliettes de l’actu. De l’actu, mais pas de l’Histoire ; pour la plupart des médias, mais pas pour Eurojournalist(e). Commençons alors par la dernière, à savoir Sira Abed Rego, née à Valence (Espagne). Elle est membre du Parti Communiste Espagnol (PCE) et d’Izquierda Unida (UI).

Ayant assurée les fonctions de première adjointe au maire de Madrid de 2015 à 2019, elle a été élue eurodéputée au moment où la droite a repris le pouvoir dans la capitale espagnole en s’alliant au centre et à l’extrême-droite. Vice-présidente de la Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique (GUE/NGL), elle s’était montrée solidaire de Carola Rackete, la capitaine du Sea Watch 3, le bateau de sauvetage de réfugiés en haute mer, détenue alors en Italie.

En juin 2021, elle s’est rendue en Galice, pour soutenir les salariés des usines d’aluminium, sollicitant l’investissement de l’État dans cette branche de l’industrie. C’est la  Sociedad Estatal de Participaciones Industriales (SEPI), société entièrement publique, détenant des participations dans notamment Airbus et Hispasat, qu’elle a appelé à la rescousse.

Sira Abed Rego est aussi l’auteure de quelques articles dans « Mundo Obrero », le mensuel du Parti Communiste Espagnol, où elle développe notamment la notion de « materialismo ecológico »  (matérialisme écologique), soulignant la nécessité de lier la transformation sociale à l’évolution de la relation entre les êtres humains et la nature, concluant que l’alternative sera écologique ou ne sera pas.

Dès 2019, elle avait été candidate lors de l’élection à Présidence du Parlement Européen, remportée alors par David-Maria Sassoli de Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement Européen (S&D) avec 57,7% des suffrages exprimés au second tour. Elle en avait obtenu 6,4% des votes, se classant derrière Ska Keller pour les Verts / Alliance Libre Européenne (Verts/ALE) à 17;8% et Jan Zahradil des Conservateurs et Réformistes Européens (ECR) à 24%.

Elle avait alors mis en avant le féminisme, l’antifascisme, la lutte contre l’austérité, l’expérience espagnole de Podemos Unidos. Pour sa campagne de 2022, elle est revenue sur les trois premiers thèmes, en mettant l’accent sur l’urgence climatique et les conséquences de la pandémie de Covid-19, mais aussi le droit à l’avortement auquel s’oppose Roberta Metsola.

Quant à son lien avec l’Espagne, Sira Abed Rego a cité « La Casa de Papel », dont le scénariste dit que « le jour n’est pas encore levé où ce n’est pas une bonne idée de chanter un hymne antifasciste. ». Non, ce jour n’est pas encore levé, loin s’en faut…

*Avec 690 participants sur 705 inscrits, le taux de participation était de 97,9%, et les 74 votes invalides ou nuls, représentaient 10,7% des participants et 10,5% des inscrits.

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