SNCF : il fait trop beau pour aller travailler…
... et donc, la grève de la SNCF est reconduite jour par jour. Les cheminots prennent le pays en otage, entre «assemblées» et barbecue.
(KL) – Au début, une journée de grève avait été programmée lundi dernier. Une semaine plus tard, la grève continue. Les «assemblées générales» qui décident localement de la poursuite de cette grève, qui continue même le jour des épreuves du baccalaurát, sont souvent composées d’une cinquantaine de personnes au pouvoir démésuré.
OK, on a compris. Les cheminots ne veulent pas que la SNCF soit fusionnée avec RFF (Réseau ferré de France). Probablement pour maintenir le côté folklorique de la SNCF et pour pouvoir continuer à faire la «Une» avec des actions aussi professionnelles que la commande de trains qui sont trop larges pour les quais de gare existants.
La grève, bien entendu, est le seul moyen efficace dans les luttes sociales, mais c’est exactement la raison pour laquelle elle doit être utilisée avec parsimonie. Mais là, les cheminots poussent le bouchon un peu loin. Quel egoïsme que de rajouter au stress des jeunes qui doivent transpirer aujourd’hui lors des épreuves du bac ! Les cheminots oublient qui paye leur salaire et qui est censé payer leur retraite plus tard – ce sont ces jeunes auxquels ils rendent la vie difficile.
Il y a des grèves, et celle-ci en fait partie, où on a l’impression qu’il s’agit avant tout de gratter quelques jours de repos. Il est vrai, la semaine dernière, il a fait très chaud et personne n’avait envie d’aller travailler. Mais ce n’était pas une raison pour arrêter de travailler. Sauf pour les cheminots. La réconduction quotidienne de cette grève laisse supposer que les «assemblées» ayant voté se soient laissées influencer par la météo, genre «eh, les gars, pas envie de bosser par cette canicule, on rajoute un jour, ok ?»
Si la SNCF a annoncé vouloir sauver les meubles en rajoutant ce matin quelques TER et en promettant d’informer l’Académie d’éventuelles suppressions de trains susceptibles de transporter des élèves, il ne reste pas moins que ces jeunes ont besoin de tout aujourd’hui, mais pas d’une grève d’une partie de la population active comptant parmi ceux dont les conditions de travail sont les plus sûres.
Aujourd’hui, la CGT, Force Ouvrière et Sud Rail voteront à 11 heures la suite de cette grève. L’esprit de cette grève paraît clairement dans l’annonce d’un «barbecue militant» après le vote. Et pendant que ces militants méritants grilleront merguez, saucisse blanche et d’autres spécialités, à une heure où le reste de la population doit travailler, certains élèves doivent composer avec des difficultés pour arriver aux lieux des examens et une portion de stress supplémentaire et inutile.
Il y a des grèves, comme par exemple celles des routiers, des infirmières ou des professeurs d’école qu’on ne peut que soutenir, parce que les conditions de travail dans ces métiers sont vraiment rudes. Mais soutenir cette grève étrange et le «barbecue militant», c’est insupportable. Les cheminots ont de la chance que la SNCF soit une «EPIC» (Entreprise Publique à caractère industriel et commercial) et non une entreprise privée. Dans le privé, le «barbecue militant» sauterait et les «héros de la lutte sociale» pourraient pointer à l’ANPE sous les applaudissements de la population.
Normal, les cheminots ne savent pas ce qu’est le BAC ! … donc ce n’est pas important pour eux … !
Ou est encore le pouvoir de notre Président de la République française qui a demandé l’arrêt de cette grève illimitée.. ??