Solidarité à la fribourgeoise

Le nouveau maire de la ville de Freiburg, Martin Horn, s’est adressé à Angela Merkel pour signaler que la ville est prête à accueillir des réfugiés sauvés en Méditerranée. Exemplaire.

Plusieurs villes allemandes invalident l'éternel "le bateau est plein". Foto: CrazyD / Wikimedia Commons / GNU FDL

(KL) – La ville de Freiburg et son agglomération a, depuis 2015, accueilli environ 8000 réfugiés. Maintenant, lorsque les pays européens se disputent sur la question de qui devrait accueillir les réfugiés repêchés en pleine mer, la ville de Freiburg soutient et rejoint l’initiative des villes de Cologne, Düsseldorf et Bonn qui elles, avaient déjà déclaré qu’elle seraient prêtes à accueillir ad hoc d’autres réfugiés qui errent sur la mer. A un moment où les populistes identitaires essayent de nous faire croire que « le bateau est plein », la réaction des villes allemandes constitue la bonne réponse.

« J’ai un respect énorme pour l’initiative [des trois villes] et je vais m’adresser à l’Association des villes du Bade-Wurtemberg pour provoquer une déclaration commune de différentes villes qui seraient prêtes à accueillir un certain nombre de ces réfugiés, à l’instar de ce qu’il s’est passé lorsqu’il fallait accueillir des Yézides en urgence. » Pour le nouveau maire de Freiburg Martin Horn (SE), il s’agit d’une prise de position claire pour plus d’humanité, pour l’asile politique et pour l’intégration des réfugiés. Par les temps qui courent, c’est encourageant d’entendre la raison.

Et à Martin Horn d‘ajouter : « A un moment où toutes les discussions tournent autour de limitations du nombre de personnes à accueillir et des mesures nationales, il est important de rappeler qu’il s’agit d’êtres humains qui ont dû fuir la détresse et la misère dans leur pays pour venir chercher de la protection chez nous. »

La motivation de cette initiative des villes allemandes est la tentative de criminaliser les ONG qui continuent leur travail de sauvetage en Méditerranée. Les villes en question ont informé la chancelière allemande qu’il était nécessaire de permettre le sauvetage en mer, et logiquement, d’accueillir les personnes ainsi sauvées. Et Martin Horn a raison : « Nos villes peuvent et veulent accueillir des réfugiés en état de détresse. » C’est comme si les édiles des villes concernées s’étaient souvenus de ce qu’on appelle les « valeurs européennes ».

Bien sûr, cette attitude ne cadre pas avec le « USA first », « Italy first », « Hungary first » etc. que l’on entend partout de nos jours. L’initiative de ces grandes villes allemandes contraste avec ce néo-nationalisme lourd et froid. Assiste-t-on à  la renaissance de la « Willkommenskultur » ?

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