Sommet à Reykjavik : la réponse du Conseil de l’Europe à l’invasion de l’Ukraine

Ces 16 et 17 mai, les chefs d’Etat et de gouvernement du Conseil de l’Europe se sont réunis dans la capitale islandaise, à l’occasion d’un sommet. C’est le quatrième qu’il est tenu depuis la création de l’organisation et le premier depuis que la Russie en a été expulsée en mars 2022. Le principal sujet abordé a d’ailleurs été son invasion de l’Ukraine.

Au sommet de Reykjavik, (presque) tout tournait autour de l'Ukraine. Foto: Courtesy Véronique Leblanc

(Emma Kuhn) – Le Français Emmanuel Macron, l’Allemand Olaf Scholz, l’Italienne Giorgia Meloni, le Britannique Rishi Sunak… Il y avait du monde à la réunion des 46 Etats. Une rencontre de grande ampleur et un événement assez rare, puisque ce n’est que la quatrième fois que les dirigeants des nations membres de l’organisation se réunissent depuis sa création en 1949. Si ce sommet a été organisé à Reykjavik, c’est parce que le pays assurait la présidence tournante du Comité des Ministres. Le 17 mai a, qui plus est, marqué la fin de cette présidence : l’Islande passe désormais le flambeau à la Lettonie jusqu’au 15 novembre.

Aider les Ukrainiens est la priorité des leaders des Etats membres du Conseil de l’Europe. C’est notamment le président français qui a été invité à prononcer un discours lors de la cérémonie d’ouverture du sommet, intitulée « unis autour de nos valeurs ». Il en a profité pour annoncer la création d’un registre international des dommages de guerre de l’agression russe, et a appelé « tous les Etats à y adhérer et à contribuer activement à son élaboration ». C’est un « premier pas, et un grand pas, vers des compensations versées par la Russie », a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui était présente. « Je pense au bombardement d’infrastructures civiles, aux viols utilisés comme arme de guerre, aux meurtres, à la torture généralisée », a ajouté Emmanuel Macron. « Les transferts forcés d’enfants sont des crimes de guerre et généralisés peuvent constituer des crimes contre l’humanité », a-t-il également déclaré. Le président français souhaite enfin que l’Europe installe une centaine de « centres de santé mentale » en Ukraine, financés par la Banque de Développement du Conseil de l’Europe.

Le sommet à Reykjavik a permis à Volodymyr Zelensky, qui vient d’achever sa mini-tournée européenne en passant par Rome, Berlin, Paris et Londres, d’intervenir par visioconférence. Le président ukrainien a notamment invité le Conseil de l’Europe à maintenir son « unité » pour préserver « la liberté ». Il a ensuite à nouveau réclamé des avions de combat aux Occidentaux, sans quoi « aucune défense aérienne ne sera parfaite ». Et il ne devrait probablement pas patienter trop longtemps : le Premier ministre britannique et son homologue néerlandais veulent bâtir ensemble une « coalition internationale » pour livrer des avions de combat F-16 à l’Ukraine.

La quatrième réunion des dirigeants des Etats membres du Conseil de l’Europe visait ainsi essentiellement à fournir davantage d’aide aux Ukrainiens et à multiplier les moyens de rendre la Russie pénalement responsable de ses crimes. Outre ce dossier primordial, d’autres sujets ont aussi été évoqués, comme l’essor de l’intelligence artificielle, ou encore « le recul démocratique observé en Europe » selon Reykjavik.

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