Sommet européen : ce que demande la Grande Bretagne

Outre la question des réfugiés, le Conseil Européen réuni ce jeudi et vendredi à Bruxelles, doit aussi se pencher sur le chantage britannique – la série de règles spéciales pour la Grande Bretagne est inacceptable.

A Paris, David Cameron n'a pas trouvé le soutien qu'il espérait. La menace du "Brexit" n'impressionne plus grand monde. Foto: (c) Présidence de la République / L. Blevennec

(KL) – Le Premier Ministre britannique David Cameron est actuellement en tournée un peu partout en Europe. Juste avant le sommet européen à Bruxelles, il cherche des soutiens pour son chantage qui consiste à négocier toute une série d’avantages particuliers pour la Grande Bretagne sous la menace du «Brexit», de la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne. Avant que les négociations commencent à Bruxelles, voici les quatre points qui seront discutés.

1.    La libre circulation des européens.

Dans ce dossier, la Grande Bretagne veut carrément sortir de la philosophie européenne qui prévoit que tout citoyen d’un état-membre ait le droit de s’installer et de travailler dans n’importe lequel des autres 27 états-membres, en y bénéficiant des mêmes droits que les habitants du pays concerné. La Grande Bretagne ne veut plus adhérer à ce système et refuser des prestations sociales aux ressortissants d’autres états-membres de l’UE et ce, pour une durée de 4 ans.

2.    Pas d’euro, mais les mêmes droits législatifs que les pays de la «zone euro»

Bien sûr, la Grande Bretagne gardera sa livre sterling. C’est son bon droit, mais la Grande Bretagne voudrait avoir les mêmes droits que les états de la «zone euro», surtout au niveau législatif. Comprendre : «on ne veut pas participer dans votre club, mais on veut en établir les règles». Il faut probablement être britannique pour comprendre cette attitude.

3.    Moins de bureaucratie

Il s’agit là d’un «chantier éternel». La Grande Bretagne veut réduire la législation au niveau européen pour pouvoir réduire l’appareil administratif de l’Union Européenne. Si le principe de «moins d’administration» n’est pas à rejeter en bloc, on s’étonne de la proposition du Président du Conseil Européen Donald Tusk, qui a proposé à Cameron «de revenir sur des textes de loi superflus». Question 1 : c’est quoi la définition d’un texte de loi superflu et question 2 : si ces lois sont «superflues», pourquoi les avoir élaborées et votées ?

4.    L’intégration européenne

Les Traités Européens parlent d’une «union entre les peuples européens qui aspire à être sans cesse plus étroite», mais ceci ne serait plus valable pour la Grande Bretagne. La Grande Bretagne de David Cameron n’a plus envie de contribuer à cette «union entre les peuples» et Donald Tusk a trouvé la formule des «voies différentes vers l’intégration». La Grande Bretagne demande l’assurance écrite qu’elle ne doit plus contribuer à cette intégration politique (y a-t-elle jamais réellement contribué ?). Mais comment peut-on être membre d’une association si on ne veut pas adhérer aux principes fondamentaux de cette association ?

Outre la question des réfugiés, le Conseil Européen aura la difficile mission de dire «no, Sir» à David Cameron et de le laisser organiser son «Brexit». Et si la Grande Bretagne veut partir de l’Union Européenne, qu’elle emporte avec elle aussi les états de Visegrad – en ces temps difficiles, l’Union Européenne n’a pas besoin de membres qui sabotent le projet commun, tout en bénéficiant un maximum des subventions bruxelloises. Que tous les mécontents qui ne veulent pas contribuer positivement à l’amélioration d’une structure certes imparfaite, partent !

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