Spécial Cannes (1) : L’hommage à Forest Whitaker

Invité de la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes 2022, l’acteur-réalisateur-producteur américain de 60 ans a reçu une Palme d’Or d’honneur pour sa carrière artistique et son engagement humanitaire.

Forest Whitaker, très détendu à la conférence de presse à Cannes. Foto: Esther Heboyan / EJ / CC-BY 2.0

EJ CANNES 2022 klein (Cannes, par notre envoyée spéciale Esther Heboyan) – Après des seconds rôles remarqués comme dans La couleur de l’argent (1986) de Martin Scorsese ou Bonjour Vietnam (1987) de Barry Levinson, Forest Whitaker s’est notamment distingué dans Bird (1988) de Clint Eastwood où le rôle du saxophoniste de jazz Charlie Parker lui valut le Prix d’interprétation à Cannes. Dans Ghost Dog : la Voie du Samuraï (1999) de Jim Jarmusch, il incarna, avec infiniment de nuances, un gangster solitaire et tragique. Le dernier roi d’Écosse (2006) de Kevin Macdonald, dans lequel il joua le dictateur ougandais Idi Amin Dada, lui rapporta de nombreux prix dont l’Oscar du meilleur acteur en 2007. Plus récemment, on l’a vu en domestique de la Maison Blanche dans le drame Le Majordome (2013) de Lee Daniels. D’après les propos tenus pendant la conférence de presse de la journée d’ouverture, Forest Whitaker semble avoir construit sa carrière en privilégiant la lecture des scripts et en se fiant à son intuition.

En ce premier jour du festival, l’acteur est très attendu par une foule de journalistes, photographes et cameramen. Au troisième étage du Palais, face à la salle des conférences de presse, la queue commence à se former une heure avant son arrivée. Techniciens audiovisuels dans une file, critiques dans une autre, une troisième file étant réservée à des professionnels munis d’un badge rose. L’homme apparaît enfin, placide comme dans Ghost Dog. À se demander si Jarmusch a écrit le personnage en s’inspirant de Whitaker. Whitaker parle tranquillement, comme s’il était détaché du moment présent ou comme s’il connaissait déjà les questions et les réponses. Il sourit face à certains commentaires, mais rien ne va le perturber. Un vrai équilibriste. Il cède volontiers la parole aux deux réalisateurs français, Christophe Castagne et Thomas Sametin, qui sont venus présenter leur documentaire Au nom de la paix sur la guerre civile qui a dévasté le Soudan du Sud.

Produit par Forest Whitaker, le film atteste des engagements humanitaires de l’acteur. Son ONG, la Whitaker Peace Development Initiative, intervient dans le monde entier pour mener les gens vers le savoir et pour instaurer la paix. « Nous considérons les gens comme des partenaires », dit Whitaker qui semble vouloir éviter le paternalisme et la condescendance. Après avoir œuvré au Mexique, en Afrique du Sud, à Los Angeles, et en bien d’autres lieux, Whitaker a aussi investi en Seine-Saint-Denis pour former les jeunes à des métiers, trouver des médiateurs et réduire les violences. Pendant la conférence de presse, de nombreux journalistes ont évoqué son activisme pour améliorer les conditions de vie des plus démunis ou des plus menacés. En lui attribuant La Palme d’Or d’honneur, le Festival de Cannes a salué l’homme et l’artiste.

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