Steve BANNON veut s’installer à Bruxelles

Un serpent à la nuque rouge au sein du Parlement Européen

Steve Bannon, le Platon répudié de Trump Foto: Gage Skidmore / Wikimédia Commons / CC-BY-SA 2.0int

(MC) – Le grand philosophe Steve Bannon, qui a été un temps le Platon de Donald Trump, a annoncé tout récemment qu’il allait occuper un bureau à Bruxelles avec une dizaine de conseillers pour créer un lobby et aider les partis populistes et d’extrême-droite. Les aider financièrement aussi, puisqu’ il veut créer une fondation qui alimenterait ces partis au coeur même des institutions européennes.

Steve Bannon est né en Virginie en 1953. Ancien banquier, hommes d’affaires, producteur et hélas, réalisateur (il a produit et réalisé un chef d’oeuvre imparable de la ringardo-beauferie américaine, à la gloire de Ronald Reagan, en 2004). Et surtout, directeur de médias. L’un des plus influents aux Etats-Unis.

Lors du tournage de In the face of Evil, ce monument reaganien, il fait la connaissance d’ Andrew Breitbart et devient peu de temps plus tard le président exécutif de Breitbart News, un média de l’extrême droite qui sent des pieds (got to scrape the shit right of your shoes, chantaient les Stones) ; un média anti-immigrés et lourdement dirigé contre le parti démocrate et les Clinton, qui comme on sait, se posaient alors un problème de garde-robe. De façon très significative et d’ailleurs très pertinente, Breitbart présente Bannon comme le Leni Riefenstahl du mouvement Tea Party (Bannon a consacré un film très redneck à ce mouvement libertarien et anti-impôts – en France, on dirait : poujadiste). Oui, il y a du vrai ! Héroïsme narcissique et grandiloquence assommante sont les deux mamelles qui alimentent la propagande des politiciens assoiffés de volonté de puissance.

En 1996, Bannon, issu d’une famille catholique, avait été accusé de violences conjugales par sa seconde épouse. Il ne sera pas condamné parce que son épouse avait disparu pendant la durée du procès (bâillonnée et enchaînée au fond d’une cave?)

Bannon est membre du conseil d’administration de la fameuse entreprise Cambridge analytica, qui a beaucoup fait parler d’‘elle en siphonnant les données personnelles de millions de personnes afin d’influencer les résultats des élections de 2016 en faveur de Trump.

C’est à la mi-août 2016 que Donald Trump engage Bannon comme chef exécutif de sa campagne électorale. Après l’élection de Trump, le sang des démocrates et des libéraux (au sens américain) se glace, puisqu’on parle de lui comme possible futur chef de cabinet du président… Mais il est nommé au Conseil de la sécurité nationale – ce qui ne vaut pas mieux pour la démocratie américaine, déjà malmenée par les premiers agissements et vagissements pathologiques du Grand Orange. Mais Bannon n’y reste que 3 mois : car il a réussi à mettre en cause d’abord le gendre, puis le propre fils de Trump, Donald Jr. Comme quoi devenir un looser demande un certain talent !

En mars de cette année, le Front National l’invite à son congrès. Son âme de poète lui fait traiter les journalistes de « chiens » et faire l’apologie extasiée du grand mouvement populiste qui se dessine partout et répand son haleine dans toute l’Europe. Nous vivons une grande époque, décidément.

Le 20 juillet, voici 4 jours, Bannon fait savoir dans le Daily Beast qu’il va fonder The Movement, une fondation qui prétend rivaliser avec George Soros et financer les partis populistes et pires. Il rencontre en ce moment les dirigeants de ces  partis, et grâce à son sens esthétique exquis, il peut annoncer qu’il verrait bien Nigel Farage et Marine le Pen jouer les premiers rôles dans ce Movement.

Bannon n’est pas un aigle économique à la vue perçante : son penchant pour le protectionnisme lui fait ignorer que ce protectionnisme serait un vice majeur pour l’économie de l’Europe centrale et orientale, où les exportations jouent un rôle très important. Ce qui rend les dirigeants de ces pays quelque peu perplexes.

Voilà donc le personnage auquel nous aurons affaire. Un personnage dangereux.

 

1 Kommentar zu Steve BANNON veut s’installer à Bruxelles

  1. Tout ceci est très inquiétant et, même si c’est ironique, la qualificatif de «grand philosophe» n’est pas très approprié.

Hinterlasse einen Kommentar zu Bouquet Gérard Antworten abbrechen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste