Stop au diktat des formules de politesse !

Le comédien allemand Vincent Pfäfflin a évoqué un problème dont Sandrine Rousseau devrait se saisir immédiatement – le diktat des formules de politesse.

Jérémy (3 ans), victime de la formule de politesse "dors bien !". Il ne voulait pas dormir. Traumatisme garanti. Foto: jehangreco friom st paul en jarez, France / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Le wokisme a aussi du bon, si si, car il s’agit d’une philosophie de l’interdiction. Tout le monde peut râler sur tout et rien. Heureusement que nous avons appris que le barbecue est politiquement incorrect, car un domaine patriarcal ; heureusement que nous avons appris à utiliser un langage inclusif et heureusement qu’il y a des gens attentifs comme le comédien allemand Vincent Pfäfflin qui tire la sonnette d’alarme. Il souligne qu’il faille arrêter le diktat des formules de politesse qui elles, constituent une violence verbale, comme l’explique le comédien dans son programme.

« Dors bien ! » – une formule violente. Un ordre qui ne tient nullement compte de mes objectifs pour la nuit. Peut-être j’ai envie de bouquiner ? Peut-être j’ai envie de voir un film ? Ou de manger un sandwich dans le lit ? Ou de passer une nuit blanche ? Qui a le droit de me dicter que je dois bien dormir ? Et comme si ça ne suffisait pas, le lendemain matin, on a droit à la question de contrôle. « Alors, t’as bien dormi ? ». Donc, on mesure ma performance d’avoir bien dormi et on méprise ceux dont le sommeil n’a pas été aussi formidable. Là, il s’agit clairement d’une discrimination de la frange de la population qui ne dort pas bien. Faut-il ajouter à leur peine par ces formules malvenues ?

Idem pour des formules comme « rentre bien ! ». C’est mon libre arbitre de décider si je rentre bien. D’ailleurs, sauf quelques exceptions qui se comptent sur les doigts d’une main après des soirées un peu trop arrosées, je rentre généralement bien. Je dirais même plus – je fais partie de ceux qui assurent lorsqu’il s’agit de bien rentrer. Et après, peut-être je n’ai pas encore envie de rentrer. Peut-être j’ai envie de faire la tournée des bars, pendant toute la nuit. Personne n’a à me dicter si je rentre et si je rentre bien. Et que penser de la formule « rentre bien et dors bien ! » ?!?

« Portes-toi bien ! ». Quelle ingérence dans la vie d’autrui ! Personne n’a le droit de dicter une telle chose. Peut-être je ne veux pas me porter bien ? Et quid des gens physiquement faibles qui ne doivent pas porter des choses lourdes ? Et du coup, on se rend compte du côté traître et irrespectueux des formules de politesse.

« Bonnes fêtes ! » – non mais ! Qui peut savoir si je fête les fêtes ? Est-ce que cette formule ne cherche pas à savoir si l’interlocuteur est croyant ? S’il est fêtard ? S’il a un problème avec l’alcool ?

Cette énumération pourrait être prolongée à souhait. Et là, il s’agit clairement d’un dossier dont Sandrine Rousseau devrait se saisir et il faut espérer qu’elle lance une proposition de loi interdisant toute formule de politesse susceptible de faire un sorte à ce que quelqu’un se sente « inconfortable ». L’époque du wokisme est formidable. On peut tout interdire ! Magnifique !

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