« Strasbourg mon amour » 2021 tombe à l’eau…

Peu surprenant, l’annulation de « Strasbourg, mon amour » édition 2021. Au mois de février, nous serons très probablement confinés, tout comme le reste des pays européens. Et Strasbourg, Capitale de l’Amour ?

Annulé. Est-ce que quelqu'un est réellement surpris ? Est est-ce que Strasbourg est réellement la "Capitale de l'Amour" ? Foto: Ville de Strasbourg

(KL) – Est-ce que Strasbourg est vraiment la « Capitale de l’Amour », un haut-lieu du romantisme, une destination à laquelle les amoureux du monde penseraient lorsqu’on évoque le terme « ville de l’amour » ? Est-ce qu’on ne pense pas plutôt à Venise, Paris, Amsterdam ? Un moment donné, il faudra faire attention de ne pas se ridiculiser dans la course aux titres de « Capitale de ceci et de cela ». Et c’est assez étonnant que cette annulation intervient aussi tard – ce n’est que maintenant qu’on se rend compte qu’au mois de février, pas un seul touriste sillonnera les rues de Strasbourg ?

Ce festival « Strasbourg, mon amour » existe depuis 2013 et lorsque l’on parle avec les hôteliers, gastronomes, restaurateurs de la ville, les retours sur ce festival sont généralement assez négatifs. De coûts, des heures de travail supplémentaires et quasiment pas de touristes qui se laisseraient convaincre que la grisaille et le froid alsaciens au mois de février, soient un gage de romantisme. Mais bon, l’annulation de l’édition 2021 sera une occasion de réfléchir, peut-être dans une discussion ouverte avec les principaux intéressés, quant à une éventuelle édition 2022 ou, pourquoi pas, d’autres actions touristiques dont la ville aura besoin, comme toutes les villes du monde, à la sortie de la pandémie.

Pour relancer le tourisme après la Covid-crise, il faudra faire plus que de s’auto-attribuer des titres et des superlatifs qui n’intéressent que ceux qui les inventent. Plusieurs hôteliers nous ont confirmé que dans une année « normale », la fréquentation de leurs établissements n’augmente quasiment pas pendant ce festival « Strasbourg, mon amour ».

A la sortie de la crise, le tourisme mondial se trouvera face à des défis jamais connus. Jamais, nous n’avons connu une situation où toutes les villes, toutes les régions et tous les pays doivent relancer en simultanée la machine touristique. Pour se distinguer dans cette situation, il ne suffira pas de s’appeler « Capitale de tout », il faudra inventer des campagnes et des actions courageuses, insolites, nouvelles. Car toutes les villes, toutes les régions et tous les pays tenteront de faire exactement la même chose au même moment et ce, dans une situation où les gens auront certainement envie de voyager, mais où le traumatisme de cette pandémie, la peur de l’Autre et les nombreuses interdictions de se déplacer feront qu’il faille carrément réinventer le tourisme.

En Suisse, on prépare déjà le tourisme « post-Covid », avec de nouvelles conceptions, qui intègrent des nouvelles exigences quant à la séparation d’autres voyageurs, quant aux mesures d’hygiène, quant aux activités individuelles, en couple ou en petit groupe. A un moment où tout change, on ne pourra plus se permettre d’utiliser les recettes d’hier (surtout celles qui n’ont pas trop bien fonctionné) pour envisager un avenir touristiques dans des conditions totalement différentes.

Maintenant, les professionnels du tourisme auront, heureusement, un peu de temps pour réfléchir à des stratégies touristiques nouvelles, plus en phase avec un monde post-Covid où tout le monde se trouvera dans l’obligation de se réinventer. Et ça, ça concerne aussi le tourisme.

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