Stratégie de survie suisse – le «Salaire de la Peur»…

Le chef de l’armée suisse a donné un sacré coup de pouce aux ventes des marchands de «kits de survie». André Blattmann est LE candidat pour le Prix Marketing 2014.

Le bon plan pour nos amis suisses - un mini-kit de purification d'eau. Pratique, pas cher et indispensable en cas d'attaque nucléaire... Foto: US Army Africa / Wikimedia Commons

(KL) – André Blattmann mérite le prix du marketing suisse 2014. Le chef de l’armée suisse a recommandé à ses compatriotes d’acquérir des kits de survie, comprendre des conserves, des provisions d’eau, des appareils pour purifier l’eau contaminé, des piles, des générateurs, bref, tout ce qu’il faut lorsque les magasins seront vidés et les approvisionnements se font rares. Le «conseil» de Blattmann tombe à pic. Face à la crise en Ukraine, le commerce de la peur marche à merveille.

Seule question – qui voudra survivre dans un monde dévasté par une catastrophe du genre «attaque nucléaire» ? Et à quoi bon, le cas échéant, de survivre dans un trou à rats pendant un mois pour périr ensuite ? Or, cela n’empêche pas nos voisin suisses de s’approvisionner en «boites de survie». L’espoir coûte actuellement 289 Francs Suisses et comporte ce qui faut pour survivre 4 semaines. 4 semaines. Et après ?

Il y en a aussi qui vont plus loin dans leurs préparatifs pour le «Big Bang». Générateurs (qui ne tournent pas au gaz russe, promis), installations de purification d’eau contaminé, tenues anti-nucléaires, armes (et oui, il faudra bien défendre son kit de survie contre les rôdeurs qui eux, n’ont pas pensé à prendre leurs précautions…) et toute sorte de produits destinés à faciliter la survie dans des villes dévastés – actuellement, nos voisins suisses achètent tout.

Le produit qui se vend le mieux actuellement, est une lampe à poche qui fonctionne avec une sorte de petite manivelle et qui est donc totalement autonome. Une lueur d’espoir ? Pour les commerçants, les affaires de la peur ne posent pas de cas de conscience. «L’évolution en Ukraine arrange bien nos affaires», confie un de ses marchands qui gagne ainsi son «salaire de la peur».

Mais nos voisins se trompent. En cas de conflit majeur, un mois de survie n’arrange rien. Par contre, ce serait une bonne idée de distribuer ces kits gratuitement et aux frais d’EdF à tous les habitants du Rhin Supérieur. Lorsque la centrale nucléaire de Fessenheim pètera, un tel kit pourrait aider tous ceux qui n’habitent pas à proximité immédiate de la centrale. Pratique – les habitants de Fessenheim n’en auraient pas besoin et de toute manière, ils ne l’auraient pas mérité. Puisqu’ils savent que «leur» centrale est sûre. Au moins aussi sûre que Tchernobyl, Three Miles Island ou Fukushima…

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