Struthof – un travail de mémoire très digne

Kader Arif a rendu hommage aux 141 résistants exécutés par les Nazis. Foto: Claude Truong-Ngoc / Eurojournalist(e)

(CTN / Réd) – Kader Arif a tenu sa promesse. Son absence en juin dernier, lors de la célébration du 70e anniversaire de l’évacuation du camp du Struthof par les Nazis en 1944, avait provoqué une polémique en Alsace, et le préfet de la région Alsace, Stéphane Bouillon, s’était engagé à faire venir le secrétaire d’État chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, pour commémorer un autre crime : l’exécution, dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, de 141 résistants du Réseau Alliance et du Groupe Mobile Alsace-Vosges, fusillés et incinérés au crématoire du Struthof.

Dimanche matin, sous une pluie battante, quelque cinq cents filles et fils de ces martyrs, venus de toute la France et de l’étranger, et accompagnés par leurs enfants et petits-enfants, se sont réunis à l’initiative de Mme Mireille Hincker, déléguée régionale honoraire du «Souvenir français», et du «Centre européen du déporté résistant» (CERD), autour de la «fosse aux cendres» située en contrebas du sinistre camp, où furent jetées les cendres des suppliciés à la sortie du crématoire.

Ces commémorations des deux guerres mondiales, ont un sens particulier en cette année 2014. Non seulement à cause des 100 ans du début de la Ière Guerre Mondiale ou des 75 ans du début de la IIe Guerre Mondiale, mais avant tout, parce que le monde s‘apprête à s‘engager une nouvelle fois dans des conflits qui pourraient dégénérer en guerre globalisée.

C‘est dans des endroits comme le Struthof où le mémoire devient terriblement tangible, oú des faits historiques se transforment en l‘histoire de la souffrance humaine face à la barbarie, que ces commémorations doivent avoir lieu. Jamais, jamais, il ne faut oublier les atrocités que l‘homme est capable de faire à l‘homme. Et il convient de s‘arrêter dans les discours agressifs, il convient de se souvenir du sort des ses résistants qui ont été tués pour avoir défendu une juste cause. Et tout le monde devrait se promettre de tout mettre en œuvre pour que cela ne se produise plus jamais. Le contraire est malheureusement vrai aujourd‘hui.