Sur la route de l’Europe

Depuis dimanche minuit, les citoyens et citoyennes ukrainiens n'ont plus besoin de visa pour voyager dans l'Union Européenne. Un jour historique pour l'Ukraine.

Comme au poste de frontière de Krakivets, les Ukrainiens veulent maintenant bénéficier de leur nouvelle liberté. Foto: Go Travel / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Samedi, c’était un jour presque normal dans l’est de l’Ukraine. Lors des combats entre l’armée ukrainienne et des séparatistes dont personne ne sait s’il s’agit d’Ukrainiens soutenus par la Russie ou de Russes soutenus par la Russie, 4 soldats ukrainiens ont été tués et quatre autres blessés. Business as usual dans le Dombass. La presse internationale n’aurait même pas mentionné ces victimes d’une guerre à laquelle tout le monde s’est habitué, si le soir même, à minuit et de l’autre côté du pays, un événément historique n’avait pas souligné le contraste dont souffre l’Ukraine. A l’ouest, le pays s’ouvre sur l’Europe, à l’est, la guerre sévit depuis des années déjà.

Depuis minuit, de longues files se sont formées devant la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, car désormais, les Ukrainiens et Ukrainiennes n’ont plus besoin de visa pour se rendre dans l’Union Européenne. Seule condition – il faut disposer d’un nouveau passeport biométrique permettant la lecture dans les appareils européens prévus à cet effet.

A minuit, à Kiev, plus de 10 000 personnes faisaient la fête, car cette ouverture est considérée comme un rapprochement avec l’Union Européenne et en même temps, comme un éloignment de la Russie. Et les files devant la frontière avec la Pologne  faisaient penser à cette ambiance unique le soir du 9 novembre 1989, lorsque de milliers de citoyens de Berlin-Est traversaient la frontière pour faire la fête à Berlin-Ouest.

Pour la plupart des Ukrainiens, cette nouvelle liberté reste encore théorique. Si les détenteurs de passeports biométriques peuvent maintenant passer jusqu’à 90 jours dans les pays de l’Union Européenne, peu d’Ukrainiens disposent actuellement des moyens pour voyager à l’Ouest.

Au président ukrainien de déclarer « ‘Back in the USSR’, nous l’entendrons plus que par les Beatles » – et Vladimir Poutine n’appréciera que moyennement. Pour lui, l’Occident se rapproche de plus en plus de ses frontières et il serait étonnant qu’il ne réagissent pas à nouveau. Et pendant ce temps, dans une indifférence étouffante, les combats continuent dans le Dombass. Business as usual.

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