Sur les traces des victimes du Struthof

Le Centre européen du résistant déporté (CERD) vient d’inaugurer « Le Chemin des Déportés » - les visiteurs du camp de Natzweiler-Struthof s’y rendront désormais sur le chemin emprunté à l’époque par les victimes des Nazis.

8 km séparent la gare de Rothau du camp de la mort de Natzweiler-Struthof. Foto: © Centre européen du résistant déporté (CERD)

(KL) – Quel terrible chemin que le trajet de la gare de Rothau au camp de Natzweiler-Struthof ! 8 kilomètres qui menaient à l’enfer, à pas rapide, sous les coups des gardes nazies, une course vers la mort. A un moment où le néonationalisme et aussi le néofascisme s’installent à nouveau en Europe, la mise en œuvre du « Chemin des Déportés » par le Centre européen du résistant déporté (CERD) est d’une importance majeure.

Désormais, les visiteurs du site (et cette visite est hautement pédagogique !) pourront se rendre à pied au site du camp, sur le même chemin que les victimes des Nazis ont du emprunter à l’époque. Les arbres le long du chemin ont vu défiler les victimes dont beaucoup sont morts dans cette terrible usine à tuer, et aujourd’hui, les groupes de visiteurs qui suivent ce chemin ressentiront l’angoisse, la douleur, le désespoir de ceux qui sont passés par ici, il y a plus de 80 ans.

Le « Chemin des Déportés » constitue un préambule impressionnante à la visite du site historique de l’ancien camp et il comprend des panneaux de médiation en gare de Rothau ; des panneaux de médiation le long du sentier pédestre (pupitres) et le balisage du parcours pédestre avec un logo unique.

En l’absence de navette pour rejoindre l’ancien camp et soucieux de promouvoir une visite plus en accord avec le développement durable, le CERD encourage la venue des publics en transport en commun. Il est ainsi possible d’organiser une visite du site de l’ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof en arrivant directement en train à Rothau et en suivant le balisage du parcours de randonnée « Chemin des Déportés ».

Les nombreux jeunes qui visitent tous les ans ce site terrible, feront une expérience particulière. Sur les traces des victimes du nazisme, en suivant le même chemin terrible, on fait l’expérience personnelle de ces instants d’une marche qui menait à la mort, à la torture, à la négation de tout humanisme. Considérant qu’aujourd’hui, les idéologies ayant mené à cette catastrophe humaine, ont à nouveau le vent en poupe en Europe, cette expérience est très importante. C’est ici que l’on apprend ce que le terme « fascisme » veut réellement dire.

Personne ne peut décrire ce chemin mieux qu’Eugène Mennel, détenu au camp de Natzweiler-Struthof : « Le souffle devient râle. Il reste la moitié du chemin à parcourir. Et puis, il y a les vieux. Ceux dont le cœur, à chaque instant, menace d’éclater sous l’effort. Il faut les aider. Les soutenir par le bras. Et maintenir le rythme infernal. » Que l’on s’en souvienne…

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