Surveillance : Big Brother continue sur sa lancée

Selon un projet de l’Agence Fédérale des Réseaux (Bundesnetzagentur), le WLAN public en Allemagne sera désormais doté de toutes les technologies d’écoute.

Ils écoutent tout - désormais aussi dans l'espace public. Inquiétant. Foto: Jeff Schuler / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – On avait des frissons, en lisant «1984» de George Orwell, quand nous étions jeunes. Un monde totalement contrôlé, jusqu’au dernier coin de la vie privée, inimaginable. Mais l’imagination de George Orwell ne suffisait pas pour imaginer le monde en 2015 – où la surveillance générale est devenue une réalité. Et pour pouvoir mieux surveiller tout ce qui se dit, les «hotspots WLAN» en Allemagne devraient être équipés d’ici 2016, de toutes les technologies de surveillance possibles. La vie privée devient peu à peu un concept du passé.

Selon un reportage de la «Wirtschaftswoche», cette mesure concernera tous les hotspots WLAN servant à plus de 10 000 connectés, donc le WLAN public. Et du coup, on comprend pourquoi quasiment toutes les villes allemandes ont introduit le WLAN gratuit ou sont en train de le faire – il ne s’agit pas d’un service pour les citoyens lorsqu’ils se baladent en ville, mais d’une manière de mieux surveiller la population.

Pour l’instant, les autorités n’ont pas accès aux données des hotspots publics et cela les irrite. Si les citoyens peuvent communiquer dans l’espace public, sans que l’état écoute, cela fait désordre. Car seule la surveillance totale permet de contrôler la population et de contrer tout mouvement d’une éventuelle opposition – l’état continue à mobiliser contre ses citoyens. Une approche qui fait penser à la Turquie ou la Chine – des pays où nos responsables ne cessent de critiquer le manque le libertés individuelles.

Nos gouvernements continuent à créer des instruments d’une répression totale qui, entre de mains malveillantes, pourront causer des dégâts considérables. Bien sûr, le tout est placé sous l’étiquette «lutte contre le terrorisme», mais nous savons que la «sécurité 100%» n’existe pas. Pourquoi alors lui sacrifier l’ensemble des droits individuels ?

Il suffit d’imaginer une seule seconde ces instruments d’une surveillance totale entre les mains des dictateurs du siècle dernier – et cela fait froid dans le dos. L’impuissance face à la terreur qui s’installe un peu partout dans le monde nous conduit à des mesures qui elles, ne feront qu’empirer une situation déjà compliquée. Pourrons-nous un jour revenir à la raison ?

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