Surveillance totale : La Chine réalise le rêve de la NSA

A partir de 2020, tout citoyen chinois sera fiché, avec toutes les données le concernant. Un système à points permettra de distinguer entre les «bons» et les «méchants».

La réalité en Chine en 2020 dépassera les pires des cauchemars de George Orwell et d'Aldous Huxley... Foto: Paterm / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – George Orwell en resterait bouche béé. A partir de 2020, la Chine établira une base de données géante fichant l’ensemble de ses 1,3 milliards de citoyens. Tout y sera conservé – outre les données de l’état civil, cette base contiendra également les informations quant à la solvabilité, les infractions routières et autres, les commentaires postés sur Internet – tout. Pour chaque incident qui déplairait au gouvernement, des points seraient retirés, ce qui causera des ennuis à l’intéressé, par exemple lors d’une candidature pour un emploi où l’inscription des enfants à l’Université. La Révolution Technologique tourne au vinaigre.

L’objectif de la mise en oeuvre de cet outil de surveillance totale, est la «création du citoyen nouveau», un terme qui glace le sang. Le totalitarisme numérique prend corps et les Chinois n’auront aucune chance de se cacher du regard de «Big Brother».

Ce «citoyen nouveau» devra obéir dans tous ces actes aux dogmes du parti, l’un des objectifs déclarés étant la «promotion du gouvernement». Le système à points, appelé «Social Credit System», permettra de surveiller la fidélité de chaque citoyen à l’état – la fin de toute opposition politique. Si la liberté de l’expression n’a jamais figuré sur les tablettes de la Chine, tout expression sur Internet et dans les réseaux sociaux pourrait conduire à une stigmatisation sociale, ou bien, à une poursuite par l’état.

«Nous voulons établir une culture de la vérité», dit le gouvernement, ce qui veut dire que la Chine veut créer le citoyen en verre qui, sachant que la moindre de ses activités et de ses pensées déviant de la ligne officielle, pourrait lui occasionner (à lui et sa famille, la Chine connaissant toujours la punition collective) des problèmes existentiels. Car en Chine, il n’y a qu’une seule vérité – celle du parti.

Le système constitue le développement de ce que les Nazis avaient introduit dans le IIIe Reich – un mélange malsain d’auto-contrôle et de contrôle par l’environnement direct de l’individu. Des experts considèrent que des comportements «fautifs» d’un membre de famille ou d’un proche, pourrait également entraîner des pertes de points pour l’entourage du «fautif», ce qui établit une sorte de responsabilité pour chaque individu de se comporter de manière fidèle à ce que l’état lui demande.

«1984» de George Orwell ou «Brave new world» d’Aldous Huxley trouvent ainsi leur mise en oeuvre – le contrôle total de l’individu par l’état, jusqu’aux derniers recoins de la vie privée. L’homme sera ainsi réduit à une sorte de machine à travailler, interdit de penser et de s’exprimer, surveillé dans le moindre de ses actes.

Si la Chine prépare la mise en oeuvre de cet outil monstrueux pour 2020, on ne devra pas attendre longtemps avant que ces système soient aussi introduits chez nous. A tous les coups, on nous vendra ce cauchemar numérique par la nécessité de la «lutte contre le terrorisme». Les générations suivantes se poseront certainement la question pourquoi notre génération n’a pas su empêcher une telle évolution. «Les gens se sont désintéressés de la politique», on leur dira, «ils ont laissé faire. Ils trouvaient révolutionnaire de rester assis devant la télé en boudant les élections…» Des élections qui, dans un tel système, seront devenus obsolètes aussi…

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