The ‘Nays’ have it ! The ‘Nays’ have it !

The House of Commons - scène d'une pièce de théâtre incroyable. Foto: ScS EJ

(KL) – Elle a eu de la chance hier, Theresa May. Avec 314 à 312 votes, elle a pu éviter que le parlement britannique prenne le contrôle du dossier du « Brexit », ce qui aurait permis, la semaine prochaine, des débats sur des alternatives au « Brexit » et au traité négocié par Theresa May – et déjà rejeté à deux reprises. Deux votes manquaient donc pour mettre un terme à la mainmise malsaine de Theresa May sur ce dossier – une nouvelle fois, les députés britanniques ont raté une chance de sauver la Grande Bretagne de ce cauchemar qu’est le « Brexit ». La journée au parlement britannique était marquée par de nombreux votes ; et presque systématiquement, ces votes se sont soldés par cette phrase désormais célèbre : « The ‘Nays’ have it ! The ‘Nays’ have it ! ».

Le vote sur un éventuel deuxième référendum ? « The ‘Nays’ have it ! ». Le vote sur une prolongation du délai pour pouvoir examiner cette question d’un deuxième référendum ? « The ‘Nays’ have it ! ». Permettre aux députés la semaine prochaine de débattre des alternatives au Brexit? « The ‘Nays’ have it ! ». Interdire à Theresa May de faire voter le parlement une troisième fois sur le même projet de traité ? « The ‘Nays’ have it ! ».

Bref, les députés britanniques savent ce qu’ils ne veulent pas, mais ils ignorent ce qu’ils veulent. Et tout le monde se fiche de ce que veulent les citoyens et citoyennes britanniques qui eux, selon tous les sondages, voudraient rester dans l’Union Européenne, maintenant qu’ils savent ce que signifie le Brexit concrètement pour eux. A deux semaines de la date fatidique du 29 Mars 2019, date à laquelle le Brexit devrait être effectif, les Britanniques sont les otages de la volonté ferme de Theresa May de désintégrer le Royaume-Uni.

Mais il y avait aussi un « Aye ! » – pour que Theresa May puisse négocier à Bruxelles une prolongation du délai du Brexit. Super. Ils ne savent pas ce qu’ils veulent, donc, ils jouent la montre. Sans avoir la moindre idée quant à la suite. Et en pensant que le vote à Westminster est suffisant pour que l’Union Européenne accepte une telle prolongation.

En même temps, le Président du Conseil Européen, Donald Tusk, propose de prolonger le statut d’Etat membre de la Grande-Bretagne « de manière substantielle », de faire en sorte que la Grande-Bretagne participe à l’élection européenne au mois de Mai 2019. Cette proposition ne cadre pas du tout avec les positions de Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission Européenne, ou encore de Michel Barnier, le négociateur en chef de l’Union Européenne dans ce dossier. Le chaos politique qui paralyse actuellement la Grande-Bretagne, a maintenant également atteint l’Europe.

La semaine parlementaire à Westminster aura donc apporté – rien. Avec 314 à 312 votes, Theresa May a sauvé sa tête, au moins jusqu’à la semaine prochaine, lorsqu’elle fera voter le parlement une nouvelle fois sur son projet de traité, certainement dans l’espoir de pouvoir faire flancher d’ici là les opposants à ce traité. Le vote aura lieu le 19 Mars, la veille du sommet européen et l’irresponsabilité des députés britanniques est incroyable. A deux semaines de la date du Brexit, ils laissent autant le peuple britannique que les peuples européens dans l’insécurité la plus absolue quant à la suite des opérations.

Force est de constater que ni le gouvernement britannique, ni l’opposition sont à la hauteur de cette crise. Lorsque Theresa May viendra à Bruxelles pour demander encore plus de faveurs non justifiés, elle risque fort d’entendre ceci : « The ‘Nays’ have it ! ». La suite de ce drame shakespearien – la semaine prochaine.

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