Theresa May dévoile sa feuille de route – vers l’enfer

En présentant son plan pour le « Brexit », le premier ministre britannique défie l’Europe, l’Ecosse et l’Irlande. La Grande Bretagne se souviendra encore longtemps de celle qui aura détruit le Royaume Uni.

Theresa May cherche sa place dans les livres d'histoire. Comme le bourreau de la cohésion britannique et européenne. Foto: DonkeyHotey / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Maintenant, on sait ce que Theresa May entend par « Brexit » et il y a de fortes chances à ce que les Britanniques ayant voté le 23 juin 2016 en faveur du « Brexit », en avaient une toute autre image. Pour le premier ministre britannique, il s’agit tout bonnement de conduire le Royaume Uni dans une isolation parfaite. Seule lueur d’espoir – elle entend faire voter les résultats des négociations sur le « Brexit » par les deux chambres parlementaires britanniques. Mais en vue de sa majorité confortable, il y a des chances à ce que son plan fou puisse aboutir.

La Grande Bretagne sortira donc, si Theresa May devait s’imposer, de tout. Du marché commun, de l’union douanière, de la jurisprudence de la Cour Européenne – de l’Europe. A moins de demander aux Etats-Unis de devenir le 51e état, la Grande Bretagne se retrouvera désormais isolée et l’Ecosse et l’Irlande du Nord risquent fort de ne pas suivre sur cette voie fière, mais suicidaire.

Où sont-elles, les voix de la raison en Grande Bretagne ? Les voix qui expliqueraient aux Britanniques que ce « Brexit » ne présente aucun avantage, mais des inconvénients énormes. Le seul à applaudir son plan farfelu, c’est Donald Trump et déjà cela devrait donner à réfléchir aux Britanniques…

Pour l’Union Européenne, la position de Theresa May rendra les « négociations » faciles. Var il n’y aura pas grande chose à négocier. Theresa May veut le « clean cut » et en partant en claquant la porte sans nécessité, elle rend toute négociation obsolète. Si effectivement, les deux chambres législatives britanniques devraient suivre sur cette voie folle, la Grande Bretagne n’aura plus rien à postuler de l’Union Européenne. Elle ne sera plus membre, ni associée, ni rien du tout. Et pendant que la Grande Bretagne tentera de se positionner comme un paradis fiscal, attirant les narcotrafiquants et les mafieux du monde entier, l’Union Européenne se mettra à négocier l’adhésion de l’Ecosse qui elle, ne voudra pas se laisser entraîner par la Grande Bretagne dans cette spirale idiote.

Si Theresa May avait plus de courage, elle laisserait voter les Britanniques sur sa vision du « Brexit » – mais elle n’osera pas. La « dame de fer 2.0 » semble déterminée à s’assurer une place dans les livres d’histoire. Au fil des siècles, ils étaient nombreux à chercher à casser la cohésion britannique – et ils ont tous échoué. Il fallait donc une Theresa May pour faire couler le Royaume Uni et si les conservateurs la suivent en votant pour ce « Brexit brutal », ils se rendront autant coupables que le premier ministre.

La Turquie a Erdogan, la Syrie Bachir al-Assad, la Russie Vladimir Poutine, les Etats-Unis Donald Trump. La Grande Bretagne, elle, a Theresa May. Décidément, le monde se porte mal…

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