Theresa May doit quitter l’Union Européenne toute seule…

Ils réagissent tard, les Britanniques, mais ils réagissent. Les médias britanniques spéculent ouvertement sur ses successeurs potentiels, et cette semaine risque d'être dure pour Theresa May.

Non, le "Brexit" ne se passe vraiment pas bien... autant le stopper ! Foto: ChiralJon / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Ils étaient plus d’un million de manifestants samedi à Londres, et la pétition en ligne qui demande le retrait de l’article 50 et donc le maintien de l’adhésion de la Grande Bretagne dans l’Union Européenne a récolté en quelques jours 5 millions de signatures. Et personne ne sait ce qui attend Theresa May cette semaine à Westminster. La pression qui s’exerce sur elle ne cesse de grandir, et de nombreux observateurs britanniques estiment qu’à la fin de cette semaine, elle ne sera plus à la tête du gouvernement britannique.

Le quotidien « The Times » prévoit déjà un scénario tout à fait concret. Le premier ministre adjoint David Lidington pourrait remplacer temporairement Theresa May et chercher à opérer un changement de direction dans le dossier du « Brexit ». Le « Daily Mail » estime que le ministre de l’environnement Michael Gove pourrait être le candidat à la succession de Theresa May, et les deux quotidiens font état de plusieurs ministres du gouvernement May qui souhaitent renverser leur cheffe cette semaine.

Pour l’instant, personne ne sait si Theresa May essayera de faire voter le parlement britannique une troisième fois sur son projet de traité – d’une part, elle a déjà annoncé qu’elle ne demandera ce vote qu’au cas où une majorité se dessinerait pour ce projet, ce qui ne semble pas être le cas ; et d’autre part, on ignore si le patron de Westminster, The Honorable John Bercow, autoriserait un tel troisième vote, sachant qu’il l’a déjà exclu en faisant référence à une règle du parlement britannique datant du 17e siècle et interdisant des votes multiples sur le même texte. Si ce troisième vote ne devait pas avoir lieu, la Grande Bretagne disposerait jusqu’au 12 avril, soit pour retirer sa demande de quitter l’UE, soit pour demander une extension plus importante du délai de sortie, ce qui impliquerait automatiquement que la Grande Bretagne doive participer à l’élection européenne.

Si jamais John Bercow autorisait ce troisième vote, et si jamais le parlement devait voter en faveur du projet de traité (impossible n’est pas britannique…), la date du « Brexit » serait alors fixée au 22 Mai, qui deviendra alors le « Mayday »…

Et les Britanniques dans tout cela ? C’est le chaos absolu. Tous les sondages indiquent aujourd’hui qu’une majorité de Britanniques s’oppose au « Brexit », et face à une mobilisation exceptionnelle des pro-européens, il devient de plus en plus difficile pour Theresa May de faire semblant de « mettre en œuvre la volonté du peuple ». Ses soutiens, même au sein de son propre parti et de son propre gouvernement, s’effritent.

Mais peut-être la semaine nous réserve-t-elle d’autres surprises, comme la démission de Theresa May, ou pourquoi pas, une motion de censure, ou peut-être encore tout à fait autre chose. Vendredi, ce sera le 29 mars, et le 29 mars, la Grande Bretagne sera toujours Etat membre de l’Union Européenne. Et si la raison devait revenir à Westminster, on continuera à parler de « l’Europe des 28 »…

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