Theresa May explose le Royaume Uni

Les deux chambres législatives britanniques ont donné le feu vert à Theresa May pour que celle-ci déclenche la procédure du « Brexit ». Mais elle a sous-estimé les conséquences.

Pire que les Vikings - Theresa May casse le Royaume Uni. Foto: jwslubbock / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Bientôt, il conviendra d’enlever le « Grande » du nom « Grande Bretagne » et le « Uni » du « Royaume Uni » – car le « Brexit » autorisée maintenant par les deux chambres législatives britanniques, pourra faire exploser cette Grande Bretagne qui, des millénaires durant, ne s’était jamais désintégrée. Theresa May, la « iron lady 2.0 », semble avoir sous-estimé les réactions dans les différentes parties du pays et on la surprend à faire la morale aux autres Britanniques qui réfléchissent maintenant à leur tour à une sortie – de la Grande Bretagne.

Les conseils donnés par Theresa May à son homologue écossaise Nicola Sturgeon, avaient quelque chose de presque comique. En soulignant l’importance de l’unité, May a livré exactement les arguments qui parleraient en faveur du « Bremain », mais visiblement, rien ne n’arrête Theresa May qui est déterminée de casser le Royaume Uni.

L’Ecosse se dirige vers un deuxième référendum sur son indépendance, un référendum qui ne sera pas évident, car d’une part, une majorité des Ecossais souhaite rester britanniques (lors du dernier référendum sur l’indépendance, 55% des Ecossais s’étaient exprimés pour rester dans la Grande Bretagne), mais en même temps, la majorité des Ecossais souhaite rester européenne. Et puisque les deux concepts, faire partie de l’Union Européenne ET de la Grande Bretagne, ne sont pas compatibles, on peut s’attendre à des débats intenses.

En Irlande, le conflit entre l’Irlande du Nord et l’Irlande va se raviver. L’idée qu’une « frontière extérieure » de l’UE puisse couper l’Irlande en deux, inquiète les habitants qui craignent le retour vers les conflits des dernières décennies. Là aussi, un référendum sur l’unification irlandaise se trouve à l’ordre du jour.

En Pays de Galles, qui avait pourtant voté majoritairement en faveur du « Brexit » le 23 juin dernier, la chef du parti « Plaid Cymru », Leanne Wood, demande un « débat national pour explorer toutes les options, y compris celle d’un Pays de Galles indépendant » – jamais, même pas du temps des invasions vikings, la cohésion britannique n’a été autant mise en péril que par David Cameron et Theresa May.

L’isolationnisme de l’Anglaise Theresa May ne semble plus partagé par les Ecossais, les Irlandais et même les Gallois. Economiquement parlant, la livre sterling est en chute libre et s’approche de plus en plus du dollar, affaiblissant l’économie britannique et engendrant à terme, une nouvelle hausse du chômage.

Le drame de la désintégration britannique a commencé et la dernière qui pourrait arrêter cette erreur historique, serait la Reine Elisabeth II qui elle, doit encore signer la loi autorisant Theresa May à déclencher l’article 50 et démarrer ainsi, les négociations sur le « Brexit ». Si théoriquement, la reine a la possibilité de refuser de signer (et on la comprendrait, ça doit être triste de signer un document qui scelle l’implosion de son pays…), il n’y a peu de chances à ce qu’elle le fasse – le rôle de la Reine n’est pas opérationnel et donc, elle devra signer l’arrêt de mort du Royaume Uni.

Le « Brexit », c’est peut-être la décision politique la plus stupide jamais prise depuis le début de l’Union Européenne. Bye, bye, Angleterre, welcome Scotland, Northern Ireland and Wales.

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