Tous pour Strasbourg !

Depuis plus d'un an, les séances du Parlement Européen n'ont plus lieu à Strasbourg, mais à Bruxelles et les arguments pour bouder le siège du parlement à Strasbourg deviennent de plus en plus faibles...

Une unité politique que l'on souhaterait voir plus souvent - tous pour Strasbourg ! Foto: Eurojournalist(e)) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Voilà une manifestations comme on les aime ! Devant le Parlement Européen à Strasbourg, fermé depuis plus d’un an, tout le monde portait son masque, pas de CRS à la ronde, une centaine d’élus locaux, régionaux, nationaux et européens, toutes sensibilités confondues et un seul postulat clair – il faut que le Parlement Européen revient à son siège défini par les Traités. Et ce siège ne se trouve pas à Bruxelles, mais à Strasbourg. C’est ce que les élus alsaciens voulaient rappeller au bon souvenir des responsables européens dont beaucoup souhaitent voir le siège partir dans la « capitale des lobbys » Bruxelles. A l’initiative de la « Collectivité européenne d’Alsace – CeA », les élus se sont déplacés massivement depuis toute l’Alsace pour manifester d’une seule voix pour le retour du Parlement à son siège.

C’est le Président de la CeA Frédéric Bierry qui soulignait la nécessité du retour du parlement, en rappelant que ce retour n’est pas seulement important pour la ville de Strasbourg, mais pour la démocratie européenne. La maire de Strasbourg Jeanne Barseghian, elle, a expliqué que Strasbourg était prêt à accueillir à nouveau les séances pléniaires, surtout dans la mesure où depuis un bon moment, le taux d’incidence est largement supérieur à Bruxelles qu’à Strasbourg et par conséquent, l’argument de la protection sanitaire n’avait plus cours. Même son de cloche chez la Présidente de l’Eurométropole Strasbourg, Pia Imbs ; chez Jean Rottner, le Président de la Région Grand Est et chez les deux eurodéputées Fabienne Keller et Anne Sander.

Pour l’observateur de cette manifestation, ce fut un beau moment. Les cadors des partis politiques étaient (quasiment) tous présents, de la majorité EELV / PS, en passant par LREM jusqu’aux LR. Et tous, pour une fois, étaient d’accord ! L’Alsace entière était présente – le nord était représenté par Vincent Thiébaut, le député de Haguenau, le sud par le député mulhousien Bruno Fuchs ou encore Fatima Jenn et Lara Million, Strasbourg était autant représentée par sa maire Jeanne Barseghian, la grande européenne Catherine Trautmann et Serge Oehler, Eric Elkouby et Françoise Bey et les chefs de l’opposition Alain Fontanel et Jean-Philippe Vetter, ils y avait de nombreux maires des communes de l’Eurométropole, à commencer par Danielle Dambach, maire de Schiltigheim et à vrai dire, cette unité, on souhaiterait la voir plus souvent, aussi en ce qui concerne d’autres sujets de l’actualité.

Bien sûr, on aurait du mal à trouver en Alsace, un ou une responsable politique qui ne serait pas favorable au siège du Parlement Eurpoéen à Strasbourg. Mais lorsque l’on voit l’intégralité du paysage politique uni, solidaire et s’engageant pour Strasbourg et l’Alsace, cela fait quand même du bien. A refaire pour d’autres sujets qui concernent la vie des Strasbourgeois et des Alsaciens…

Seule bémol – on aurait souhaité de voir également des élus allemands à cette manifestation européenne devant le bâtiment Louise Weiss. Strasbourg n’est non seulement le fief de la démocratie citoyenne en Europe, mais le symbole précieux de la réconciliation europénne. C’est dans l’esprit de Strasbourg que l’Allemagne a été admis à nouveau dans la famille européenne et donc, le manque d’engagement des élus allemands, à tous les niveaux, pour le siège du Parlement Européen à Strasbourg, est frustrant. Toute la région du Rhin Supérieur profite de la dimension européenne de Strasbourg et côté allemand, ça ne bouge pas.

Si hier, les élus alsaciens ont fait preuve de leur capacité de surmonter leurs clivages politiques pour défendre ensemble le statut européen de Strasbourg, le silence et l’absentéisme allemand dans cette question est pénible. Il serait temps que les élus allemands se mettent également à mettre le gouvernement berlinois sous pression pour que celui-ci prenne une position nette et claire en faveur de Strasbourg. Si Paris et Berlin étaient d’accord sur cette question, le dossier serait clos.

En tout cas, les élus alsaciens se battent pour l’Europe de et à Strasbourg. Et cela mérite nos applaudissements. Et puisque c’est assez rare ces derniers temps, profitons-en et disons un grand « Bravo! » à cette unité politique alsacienne.

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