Tout ira bien…
Le discours d'Emmanuel Macron sur la Place du Château à Strasbourg était, bien sûr, un discours de campagne. A écouter le Président, tout ira bien pendant les 5 ans à venir. Il suffit d'y croire.
(KL) – Voilà un discours qui allait bien à Strasbourg. Un discours européen, un peu édulcoré. Le public, majoritairement acquis à la cause du candidat à sa propre succession, était content. L’Europe réglera à peu près tout et surtout, plus vite que pendant les 5 dernières années qui ont vu le Brexit, le début de la guerre en Ukraine, une catastrophe climatique qui se dessine de plus en plus, mais Emmanuel Macron se voulait optimiste. Si seulement…
Accueilli par celui qui avait trahi sa propre famille politique, l’ancien maire Roland Ries, qui pensait, pendant un court instant, d’être toujours en fonction, Emmanuel Macron était de bonne humeur, se moquait de la poignée de manifestants qui eux, n’étaient pas acquis à sa cause, et se livrait à un discours radicalement européen. Citant Thomas Mann (« l’humanisme a besoin de militants »), Macron s’est fait fort pour cet humanisme européen, suscitant les applaudissements de la foule. A l’écouter, on pouvait presque oublier les 5 ans de son premier mandat et les 4 premiers mois de la présidence française de l’Union Européenne.
Emmanuel Macron est un excellent orateur. Il adore jouer avec la foule, faire des promesses pour une Europe forte et active, mais en gardant une certaine distance à ce discours, force est de constater que quasiment rien de ce que Macron annonce, n’a été fait pendant les dernières 5 années. Un dicton allemand dit : « Le chemin vers l’enfer est pavé de bonnes résolutions »…
Indiquant, à juste titre, que le parti de sa concurrente du 24 Avril, le Rassemblement National de Marine Le Pen, est partenaire du Fidesz du chef du gouvernement hongrois Viktor Orban, il a opposé très clairement deux approches à la question européenne. Tandis que Marine Le Pen aimerait sortir la France de l’Union Européenne, Emmanuel Macron voit le salut pour quasiment tous les problèmes actuels en Europe. Reste la question pourquoi il n’a pas profité de son premier mandat et de cette présidence française de l’Union, pour lancer de vrais progrès, en premier lieu l’abolition de la règle d’unanimité qui elle, paralyse l’Union Européenne depuis de très longues années.
« Vive Strasbourg, vive l’Europe, vive la France », s’exclama Macron à la fin de son discours. A Strasbourg, le public a apprécié. Mais est-ce que les Alsaciens voteront pour lui le 24 Avril ? Le suspense restera entier jusqu’au dernier moment…
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