Tout le monde parle du gaz (russe)…

Cette année, le bilan annuel 2021 de « GRTgaz » est particulièrement intéressant. Vous ne connaissez pas la société « GRTgaz » ? Alors, il est temps de faire connaissance…

A de tels "postes de livraison", le gaz naturel est dirigé vers les consommateurs privés et industriels. Foto: GRTgaz / Azmoun Hamid

(KL) – Depuis le début de la guerre en Ukraine, de plus en plus de gens s’intéressent à la question du gaz naturel. En particulier en Alsace, région qui consomme à elle toute seule, 34% du gaz naturel consommé en France. En temps normal, les gens se fichent de l’origine du gaz naturel qu’ils consomment, mais actuellement, la question devient de plus en plus intéressante. Le plus grand exploitant de réseaux de gaz en France, s’appelle « GRTgaz » et cette entreprise agit sur plusieurs niveaux.

D’une part, « GRTgaz » s’occupe de l’acheminement du gaz naturel vers la distribution locale, comprendre, les prestataires qui acheminent le gaz naturel vers les foyers et les clients industriels. Une mission qui actuellement, doit être surveillée et gérée au quotidien, même si les réserves sont suffisantes et que la Russie, malgré tout, continue à acheminer tous les jours du gaz naturel d’une valeur d’environ 200 millions d’euros vers l’Allemagne où l’acheminement vers les autres pays européens est organisé. Donc, pour l’instant, pas de pénurie…

Mais outre l’acheminement du gaz naturel arrivant en France par le nord-est du pays, « GRTgaz » s’engage aussi dans la filière du biométhane dans la région Grand Est, où fin 2021, on comptait 74 nouveaux sites de production de biométhane produisant 1,46 TWh. 25 de ces sites sont raccordés au réseau de « GRTgaz », traduisant une volonté de se rendre le plus autonome possible par le biais de sources d’énergie renouvelables.

« GRTgaz », successeur de « Gaz de France » dont « Engie » détient 60% des actions, n’est, en tant que plus grand transporteur de gaz naturel en France, non seulement un prestataire de service incontournable, mais sa mission revêt désormais aussi une dimension politique, en vue des sanctions, pressions et incertitudes concernant le plus grand fournisseur de gaz naturel, la Russie.

L’importance de « GRTgaz » se lit déjà dans les chiffres. La société gère 85% des plus de 32 000 kilomètres de canalisations de gaz naturel à haute pression en France, la société « Teréga » (anciennement « TIGF ») s’occupant que du quart sud-ouest de la France. Le gaz naturel est donc acheminé vers des points de distribution régionaux où un troisième acteur, la société « GRDF » (qui fait partie du même groupe) est responsable des petites et moyennes canalisations et donc, de l’acheminement du gaz naturel vers les foyers, mais aussi vers les industries qui elles, consomment environ 35% du gaz acheminé vers la France.

Le rapport annuel 2021 de « GRTgaz » se lit comme une « success story » – en 2021, on avait enregistré une hausse de la consommation grâce à la reprise des activités économiques après les confinements, mais 2021, c’était aussi l’année avant le début de la guerre en Ukraine qui elle, risque de changer pas mal de choses dans le monde énergétique.

Sylvie Antonini, Responsable Communication, Relations Presse & Affaires Publiques Territoriales du Secrétariat Général Délégation Territoriale Nord Est de « GRTgaz », indique qu’à l’heure actuelle, son groupe ne constate aucune difficulté d’approvisionnement, ni d’acheminement de gaz naturel sur le réseau français. « Les entrées de gaz terrestres depuis le Nord-Est de la France, point de réception du gaz russe, se poursuivent mais à des niveaux en-deçà des valeurs observées les années précédentes. Cette baisse est contrebalance par des approvisionnements soutenus, tant en GNL que depuis la Norvège. »

Mais, avec le Ministère de la Transition écologique, on surveille l’évolution de très près. « Dans ces circonstances potentiellement très évolutives, « GRTgaz » est mobilisé pour être en mesure de répondre sans délai à toute évolution des conditions d’approvisionnement sur notre territoire. En tant que principal opérateur de transport de gaz, « GRTgaz » fait partie du dispositif de sécurité d’approvisionnement français […].Nous travaillons donc en liaison avec nos collègues des autres infrastructures gazières françaises et européennes, sous le pilotage des pouvoirs publics, à des solutions permettant, en cas d’éventuelles défaillances des approvisionnements russes, de permettre le bon remplissage des stockages dans les mois à venir et l’alimentation des consommateurs de gaz jusqu’à l’hiver prochain. »

Il est impressionnant de voir à quelle vitesse les professionnels de la filière gazière française ont pris la mesure de la situation actuelle. L’intensification de la production de biométhane fait partie des réponses potentielles à une autre baisse des approvisionnements, une production gazière domestique et renouvelable constituant un pas vers davantage d’indépendance des fournisseurs.

A retenir : l’approvisionnement en gaz naturel n’est actuellement pas mis en péril en France, et les acteurs de cette filière surveillent l’évolution de près, en étroite coopération avec les pouvoirs publics. A noter également : « GRTgaz » applique une grande transparence dans cette situation et informe le public ouvertement.

A un moment où un boycott complet du gaz naturel russe n’est pas à exclure, il est rassurant de voir que la filière s’organise très rapidement et qu’elle est préparée pour les mois à venir. Un souci de moins…

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