Tout reste flou…

Dans la cacophonie concernant les mesures sanitaires, les instances publiques maintiennent un certain flou. Même des questions simples ne trouvent pas de réponses.

Tout reste flou entre la France et l'Allemagne... Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Hier, lors du jour férié en France, la question se posait à de nombreux Alsaciens – « avons-nous le droit de nous rendre en Allemagne pour faire nos courses ? ». Cette question qui appelle une réponse « oui » ou « non », reste toujours dans le flou. La Préfecture n’y répond aussi peu que d’autres instances du pouvoir public. En maintenant ce flou, on crée un climat de peur, d’impuissance face aux décisions arbitraires de ceux qui sont chargés de contrôler notre adhésion aux mesures décrétées. Mais à quoi bon ?

Il y a dix jours, Eurojournalist(e) avait posé, par voie écrite, deux questions à la Préfecture. « Est-ce que les Alsaciens ont le droit de se rendre en Allemagne pour faire leurs courses, même lorsqu’ils habitent à plus d’un kilomètre de la frontière ? » et « Est-ce que les Alsaciens ont le droit de se rendre dans les grands centres commerciaux situés en dehors de la ville pour y faire leurs courses, même lorsqu’ils habitent plus loin d’un kilomètre de ces centres commerciaux ? ». Pour les deux questions, un « oui » ou un « non » auraient suffit. Mais la seule réponse que nous avons obtenue, était « nous allons vous répondre dans les 5 jours ». On attend toujours et on commence à se poser la question si on ne maintient pas délibérément ce flou. Car cela équivaut à une carte blanche pour les policiers qui contrôlent si nous autres citoyens respectent les mesures décrétées par le gouvernement.

Au lieu d’obtenir des informations claires et « communicables », on nous sert des « interprétations » qui elles, n’ont aucune valeur juridique. Ainsi, la Préfète a fait appel au « bon sens », en rappelant qu’il fallait faire ses courses « le plus proche de son domicile ». Le Centre Européen des Consommateurs à Kehl, lui, s’est également penché sur la question et arrive à une conclusion peu rassurante : « La décision si vous pouvez aller faire vos courses en Allemagne est à la discrétion des policiers [français] qui pourraient vous contrôler ». Quand on pense aux nombreux abus lors du premier confinement, on ne peut que s’étonner que les autorités refusent de donner des instructions claires à la population.

Tout est fait pour instaurer un climat de la peur. Instructions peu claires, obligation de se promener avec une attestation, augmentation des contrôles – nous sommes en train de devenir tous des hors-la-loi. C’est comme lors du premier confinement – on rase les murs en sortant, on évite les endroits où on voit des contrôles de la police et force est de constater que Jean Castex se trompe en disant que les mesures prises en France, seraient les même que partout ailleurs en Europe.

La question des courses en Allemagne n’est pas anodine. Beaucoup de produits de première nécessité sont 30 à 70% moins chers en Allemagne et à un moment où un nombre croissant de foyers doit faire très attention aux dépenses, faire ses courses en Allemagne ne relève pas du tourisme, mais d’une nécessité de survie.  Le refus de donner des informations claires sur une telle question, cela criminalise potentiellement une frange de la population qui ne se rend pas en Allemagne par plaisir, mais par nécessité.

Et si les autorité cessaient de créer une sorte de goulag géant, et de mettre les citoyens en une position de hors-la-loi ? Aucun autre pays européen ne traite sa population de la sorte. Donc, reposons les deux questions encore une fois aux autorités et cette fois, on la pose publiquement : « Est-ce que les Alsaciens ont le droit de se rendre en Allemagne pour faire leurs courses, même lorsqu’ils habitent à plus d’un kilomètre de la frontière ? » et « Est-ce que les Alsaciens ont le droit de se rendre dans les grands centres commerciaux situés en dehors de la ville pour y faire leurs courses, même lorsqu’ils habitent plus loin d’un kilomètre de ces centres commerciaux ? » Inutile de répondre par des romans. Il n’y a que 4 réponses de possible : Oui-oui, non-non, oui-non et non-oui. Et ce serait sympa d’obtenir une réponse avant la fin du confinement…

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