Travailler plus ? Travailler moins !
Le puissant syndicat de la métallurgie allemand IG Metall demande la semaine de 4 jours, en maintenant les salaires au niveau actuel. Et il y a d'excellents arguments pour travailler moins. Un exemple pour d'autres pays ?

(KL) – Aujourd’hui, des centaines de milliers de Français (si ce ne seront pas des millions) battront le pavé pour protester contre la réforme des retraites qui elle, n’a pas seulement été imposée par la force et le §49.3, mais qui prolonge surtout la vie de travail de nombreux Français de deux ans. Mais prolonger le temps de travail ne sauve pas les systèmes de la retraite, mais une telle mesure ne fait qu’augmenter les profits des actionnaires. En Allemagne, le puissant syndicat de la métallurgie IG Metall, a une toute autre approche – le syndicat demande l’introduction généralisée de la semaine de quatre jours, en maintenant les salaires actuels.
Personne ne mettra en doute que les métiers de la métallurgie sont des « métiers pénibles ». Au lieu d’imposer aux salariés dans ces filières de travailler encore plus, le chef de l’IG Metall Nord-Ouest, Knut Giesler, propose la semaine des quatre jours, pour rendre ces métiers plus attractifs, car le secteur manque terriblement de main d’œuvre qualifiée. Au clair, selon cette proposition, le temps de travail hebdomadaire passerait de 35 à 32 heures. « Nous voulons ménager les salariés dans le secteur, sans qu’ils souffrent d’une réduction des salaires ». Du coup, inutile de regarder du côté des retraites, car les salaires (et donc les cotisations) ne changeraient pas.
C’est le mouvement social en France qui a déclenché un processus de réflexion aussi dans d’autres pays, comme l’Allemagne et la Belgique, et du coup, l’Europe discute de sujets comme la « qualité de vie des seniors » et la « santé des salariés ».
A bien y regarder, l’approche de l’IG Metall vise un changement sociétal. Non, les syndicalistes ne prêchent pas la « fainéantise », mais la qualité de vie et une meilleure répartition des richesses. Car ceux, en France, qui pointe en permanence sur l’âge de la retraite dans d’autres pays européens, oublient un paramètre principal. Si effectivement, l’espérance de vie a augmenté ces dernières décennies, la productivité a explosé en même temps. Dans la pratique, cela veut dire qu’une prolongation du temps de travail ne profite qu’aux actionnaires.
L’IG Metall et les Allemands ne sont pas les inventeurs de la semaine de quatre jours. Unne expérience menée récemment en Grande Bretagne par 60 entreprises qui étaient passées à la semaine de quatre jours, était tellement concluante que 55 de ces 60 entreprises sont restées sur le nouveau schéma aussi après la fin de cette expérience, relatant même une productivité augmentée de 1,2%. Travailler moins et vivre davantage n’affecte donc pas la productivité, au contraire.
Réaliste, l’IG Metall propose une période de transition « de plusieurs années », pour ne pas mettre le patronat dos au mur. « Une telle évolution doit avancer sur des petits pas », a dit Knut Giesler, et une fois de plus, on constate qu’un vrai dialogue entre les partenaires sociaux peut conduire à des solutions intelligentes. Dommage qu’en France, le gouvernement estime qu’il faille mettre les syndicats « à genou » et qu’il faille montrer aux Français qui est le patron au pays. L’approche « dialogue et qualité de vie » semble plus prometteur qu’un bras-de-fer avec sa population dans l’unique but de rendre service à ceux qui n’en ont pas besoin. A méditer…
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