Trente débats de pré-campagne

Avant l’ouverture officielle de la campagne des législatives anticipées, trente débats en format court ont passionné les téléspectateurs portugais.

30 x 25 minutes de débats, un format télévisuel novateur et accessible à tous. Foto: Bpedrozo / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0 migré

(Jean-Marc Claus) – La campagne des législatives anticipées du 30 janvier prochain, a débuté officiellement dimanche 16, mais avant cela, du 2 au 15, s’est déroulée une pré-campagne d’un format particulièrement intéressant, et peut-être exportable dans d’autres démocraties européennes. Trente débats d’une durée de chacun vingt-cinq minutes, ont réuni neuf leaders de partis politiques.

Ces formats courts, au demeurant critiquables et critiqués, ont eu le mérite de susciter l’intérêt de plusieurs millions de Portugais(es). Le Président de la République, Marcelo Rebelo de Susa, a lui-même salué l’initiative des médias et politiques impliqués dans cette formule novatrice. Il a qualifié les débats de « très éclairants » et souligné que c’était une première en période de précampagne électorale.

Évidemment, le débat a débordé le cadre des créneaux télévisuels lui étant impartis, en se poursuivant via les réseaux sociaux. Par exemple, le Premier Ministre António Costa, au lendemain d’un échange entre André Ventura (Chega) à l’extrême-droite et Rui Rio (PSD) au centre-droite, a accusé ce dernier de transiger avec les valeurs humanistes par nécessité électorale. Il est vrai que pour António Costa, comme il l’a affirmé précédemment, les élections de 2020 des Açores doivent être un vaccin contre la victoire de toute la droite.

Le débat entre António Costa (PS) et Rui Rio (PSD) diffusé sur les chaînes généralistes, a été suivi par 3,3 millions de téléspectateurs. Ceux impliquant António Costa (PS) et Francisco Rodrigues dos Santos dit Chicão (CDS-PP) ainsi que Catarina Martins (BE) et Rui Rio (PSD), ont obtenu une audience dépassant les 1,5 millions de téléspectateurs.

Le ton généralement cordial de ces débats a, comme le rapporte l’agence de presse Lusa, connu quelques moments de tension, comme par exemple lorsque André Ventura (Chega), accusé de fanatisme par Francisco Rodrigues dos Santos (CDS-PP), le leader de la droite, s’est vu qualifié de « poule mouillée ». Mais fort heureusement, des questions de fond ont été abordés lors de ces échanges.

Le sujet du Revenu de Base Inconditionnel a été porté par les partis de gauche Livre et PAN. Pour le Parti Communiste Portugais (PCP), son leader Jérónimo de Sousa qui n’a participé qu’à un seul débat, car nécessitant une intervention chirurgicale urgente, a été remplacé au pied levé par João Olivera et João Ferreira. La droite entend revenir au pouvoir, le centre-droite n’est pas en mauvaise posture, l’extrême-droite reste en embuscade et la gauche dans sa diversité, n’est pas atomisée comme c’est le cas en France.

Il reste donc de nombreuses options et combinaisons possibles, sans oublier les petits partis auxquels l’initiative « As minhas eleições », va donner une visibilité nouvelle.

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