Tribune libre du collectif « Montramjitiens »

Pour un tram écologique, performant et solidaire à Strasbourg

Le tram, un outil urbain économique, social et solidaire. Foto: FAH / privée

(Collectif « Montramjitiens ») – En un temps où les mers submergent les rivages, où les tempêtes et la sécheresse ravagent les sols, il n’est plus possible de se barricader dans son pré carré pour continuer à vivre comme avant. Chacun doit se sentir responsable de ses actes et de ses choix, surtout lorsqu’il s’agit de se déterminer par rapport à des projets qui le concernent de près.

Ainsi, avec le tram à l’ouest et au nord de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) comme projet d’aménagement, l’EMS fait appel au développement durable dans un esprit de justice sociale et d’égalité territoriale. Ces valeurs sont celles qui sont défendues par Montramjitiens (MTJT).

Aujourd’hui, si le tronçon ouest de Strasbourg au-delà de Koenigshoffen, ne semble pas soulever d’objections, il n’en est pas de même avec le tronçon Strasbourg/Schiltigheim/Bischheim devant emprunter la Rue du Général de Gaulle à Schiltigheim, puis son prolongement à Bischheim, et plus tard vers Vendenheim.

Plusieurs parcours font débat, plusieurs modes de transport également. - Concernant les trois variantes présentées par l’EMS et soumises à la concertation, le citoyen se doit d’être vigilant. A bien les analyser, deux d’entre elles apparaissent irréalistes :

• La variante traversant le centre de Schiltigheim depuis la médiathèque jusqu’à la Cité des Ecrivains, allonge inutilement les temps de parcours et les coûts. Elle serpente dans des rues étroites du centre-ville et veut ignorer les incertitudes liées à la construction d’un pont dépendant de discussions difficiles et incertaines avec les pouvoirs publics et la SNCF.

• La seconde variante, route de Bischwiller, devrait en interroger plus d’un, lorsqu’on se rappelle le renoncement en son temps par les municipalités d’Alfred Muller et d’André Klein-Mosser pour un projet similaire des années quatre-vingt-dix. Surtout quand l’association Col’Schick affirme que « les utilisateurs pourront toujours prendre les bus L3 et L6 qui seraient conservés »…Cherchez l’erreur !

Par ailleurs, l’hypothèse, abandonnant le tram pour des bus fonctionnant aux énergies alternatives avec un meilleur cadencement, est une proposition qui mérite qu’on s’y arrête :

« Aujourd’hui, avec les énergies propres, on ne peut plus penser simplement – moyens pour un réseau de transport = achat de véhicules -. Il faut changer de vision et penser – système – en intégrant les infrastructures et le plan d’exploitation… (Ce faisant) mettre en place un réseau de transport dont l’efficacité serait limitée, voire non appropriée par rapport aux besoins de mobilités locaux, n’aurait pas plus de sens avec des énergies propres qu’avec des énergies issues du pétrole » :

Toutes les énergies alternatives n’ayant pas une technologie aboutie, posent la question du temps qui passe. Devra-t-on attendre des années encore, pour pouvoir utiliser ces technologies et traiter, quand il y a urgence, les problèmes de mobilités au sein de l’Eurométropole, et pour les communes du nord de l’EMS en particulier?

Concernant l’augmentation des cadences sur les lignes de bus 3 et 6, d’autres questions se posent :

• Comment augmenter les cadences sur des voies déjà bien chargées ? La mise en place de vignettes Crit’Air empêchant certains véhicules de circuler sur ces voies, n’est pas une garantie que celles-ci ne soient pas utilisées en fonction des politiques d’aide que pourraient mettre en place l’Eurométropole et les communes pour aider au remplacement réglementaire des véhicules obsolètes. (Rappelons, pour répondre à cette question, que le tram permet, d’une part : d’absorber les suppléments de voyageurs attendus du fait de sa meilleure capacité d’embarquement que le bus, et d’autre part : de gagner du temps de parcours, chose qu’un bus sur n’importe quel trajet ne saurait faire).

Comment, de façon exhaustive, concevoir l’impact d’un maillage de bus dense, prenant le pas sur celui du tram, cela, dans une perspective de transports en commun, vécue à l’échelle de l’EMS et particulièrement de ses communes au nord ?

Comment augmenter la capacité de transport avec des bus, si ce n’est par l’utilisation de bus à haut niveau de services (BHNS), qui au vu de leur gabarit imposant, ne sont envisageables que sur certaines voies ?

C’est pourquoi, dans une perspective de transports en commun considérée à l’échelle de l’Eurométropole, on ne peut concevoir un maillage dense de bus qu’en accompagnement du tram pour des parcours moins chargés en voyageurs et sur des voies qui le permettent.

Concernant les communes de Schiltigheim/Bischheim, ce maillage ne peut se faire qu’avec un tram nord/sud passant par les quartiers ouest, un tram solidement arrimé à des transversales utilisant les modes de transport les mieux adaptés aux flux à gérer (bus, navettes, et transports à la demande, etc).

La ville durable/solidaire oblige à un changement de regard sur les transports en commun.

Le tram tel qu’il est prévu dans le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI) est un des meilleurs outils pour conjuguer : développement durable – justice sociale et égalité territoriale

Outre ses attraits écologiques et solidaires, le tram à l’ouest de Schiltigheim/Bischheim est le moyen de transport en commun le plus adapté pour attirer des flux importants de voyageurs vers les centres d’intérêt métropolitains (piscine, salle de spectacle, cinéma) ou vers les centres commerciaux du centre-ville de Strasbourg et de la zone commerciale au nord de l’EMS.

Comme cela a été déjà dit, en passant à l’ouest de ces deux communes, le tram répond au souci majeur de justice sociale, quand il permet de relier des quartiers populaires aux autres quartiers, surtout quand on sait que leurs habitants utilisent plus qu’ailleurs les transports en commun

Adossé à un programme de renouvellement urbain (ANRU), le tram permettra au quartier des Ecrivains et aux autres quartiers populaires proches « qui souffrent d’enclavement et de surdensité, de s’ouvrir et de s’adosser aux pôles d’équipements, centres culturel, etc. ».

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Le tram à l’ouest de Schiltigheim/Bischheim : un processus démocratique.

Le Conseil métropolitain siège pour faire des choix, chaque conseiller y vote avec le mandat qui lui a été donné et avec sa vision du futur de l’agglomération strasbourgeoise.
Lors des dernières élections, des propositions sur les mobilités/transports figuraient dans différents programmes électoraux. De ces programmes ont découlés le choix des électeurs pour élire leurs conseillers municipaux. La concertation publique qui sera ouverte doit permettre aux citoyens d’apporter leur réflexion et propositions à ce projet de tram. A l’issue de celle-ci, la décision appartiendra aux conseillers métropolitains. Sachant cela, face aux discours publics contradictoires sur la mise en œuvre d’un tram vers le nord de l’EMS, il appartient aux citoyens d’être vigilants, pour s’assurer que leurs contenus soient toujours en phase avec les objectifs auxquels ils se réfèrent.

Foto: Numérisation faite par le Collectif Montramjitiens

Foto: Numérisation faite par le Collectif Montramjitiens

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