Triste. Triste. Triste.

La Grande Bretagne a voté. Et décide de quitter l’Union Européenne. David Cameron a perdu sa partie de poker – maintenant, l’Europe n’a d’autre choix que de se réinventer.

L'Europe devra être très solidaire pour stopper l'essor des nationalistes comme Nigel Farage, bourreau de l'idée européenne. Foto: Euro Realist Newsletter / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(KL) – Pendant que les nationalistes britanniques de l’UKIP sabraient le champagne, l’Europe pleure. A 51,7 contre 48,3%, les Britanniques ont voté en faveur du « Brexit » et déclenchent ainsi la plus grande crise européenne depuis la création des institutions européennes. C’est une victoire du néonationalisme que les populistes ont allumé dans de nombreux pays européens et les conséquences de ce vote britannique se feront ressentir très longtemps.

Ce 23 Juin 2016 restera dans la mémoire collective des Européens et c’est un jour de deuil. Car la famille européenne a perdu un membre et cette perte remet l’intégralité du projet européen en question. Le vote britannique aura été démocratique, certes, avec un taux de participation de 72,1%, mais il déclenche une crise sans précédent.

Comment vont réagir l’Ecosse et l’Irlande du Nord où les électeurs ont largement favorisé le « Remain » ? En Ecosse, ils étaient nombreux à réclamer un nouveau référendum sur l’indépendance au cas où le « Brexit » devait s’imposer. Et nous, en Europe ?

Il faudra réinventer l’Europe. Maintenant et malheureusement sans nos amis britanniques. L’ancienne génération des responsables politique en Europe devrait abdiquer – et laisser place à une jeune génération qui veut une Europe attractive, solidaire, humaniste, fédéraliste. Le système intergouvernemental a échoué, désormais, nous aurons besoin d’une Europe plus forte si nous tenons à éviter la prise du pouvoir par tous ces partis d’extrême-droite qui menacent l’Europe.

Le vote en faveur du « Brexit » constitue un désaveu pour toute la génération des Merkel, Hollande, Cameron et tous les autres – ils ont transformé l’Europe en un monstre technocratique qui, sous le joug de la politique d’austérité d’Angela Merkel et Wolfgang Schäuble, a causé des dégâts énorme en Europe. En principe, cette génération de responsables politiques devrait démissionner.

Aux peuples européens de réinventer désormais l’Europe. Il faudra lancer des congrès citoyens locaux, régionaux, nationaux et ce, dans l’ensemble des pays qui se reconnaissent encore dans le projet européen. Suite à ces congrès, les peuples européens doivent décider de la future forme d’organisation de l’Europe. Autrement, le 23 Juin 2016 aurait marqué le retour vers le Moyen Age, le retour vers les conflits sanglants ayant marqué l’histoire de notre continent.

Les Nigel Farage, Marine Le Pen, Geerd Wilders, Frauke Petry et les autres populistes de l’extrême-droite en Europe jubilent – et il faudra stopper ces extrémistes avant qu’il ne soit trop tard.

Le grand perdant aujourd’hui, c’est l’Europe. Donc, nous tous.

4 Kommentare zu Triste. Triste. Triste.

  1. Plutôt une bonne chose, que l’Europe doive se réinventer, non? Période certes très risquée, avec des nationalistes à l’affût (fruits issus notamment des politiques néolibérales de tous les gouvernements européens depuis 30 ans) mais un Bremain, qui n’aurait pas manqué d’être interprété comme validation de la construction européenne sans ses peuples, n’aurait-il pas conduit à s’enferrer encore plus dans l’impasse actuelle?

    Au fait, quand les Irlandais, les Français ou les Grecques votent “mal” on les fait soir revoter, soit on passe outre via leur parlement. Le vote des Britanniques sera-t-ils respecté? Si oui, outre la nécessité de se réinventer l’Europe (qui attirera peut-être à nouveau les Britanniques), ça sera aussi une petite leçon de démocratie au reste des gouvernements européens…

  2. Yveline MOEGLEN // 25. Juni 2016 um 16:16 // Antworten

    Au-delà de la difficulté de comprendre l’Europe et ses dirigeants, encore que chacun peut en toute démocratie trouver les infos partout en ce qui concerne l’Europe et sa gouvernance, il y a un vrai hold- up des partis d’extrêmes qui s’exerce sur l’ensemble des pays de l’UE.
    Le vrai problème est à mon sens à ce niveau là …
    On n’a pas voulu faire de l’UE une entité politique … Et bien … certains partis s’en chargent !

    • Eurojournalist(e) // 25. Juni 2016 um 23:24 // Antworten

      Oui, Yveline, et étrangement, ce sont les ardents ennemis européens qui s’organisent le mieux au niveau européen. A croire que l’establishment politique n’a toujours pas compris le danger inhérent à l’évolution actuelle.

    • La démocratie ne se limite pas à “comprendre l’Europe” et trouver des infos sur son fonctionnement : elle consiste à donner au peuple du pouvoir (de grâce, pas de “l’info c’est du pouvoir”) et notamment le pouvoir de contrôler ses dirigeants. Or l’Europe a été confisquée à ses peuples par une oligarchie qui la construit selon ses besoins et sur laquelle les peuples européens n’ont aucun pouvoir : les seuls élus sont dans un parlement qui n’est pratiquement qu’une chambre d’enregistrement (pour simplifier).

      Et au niveau national, c’est à peine plus brillant : en Europe, dans la pratique, les gouvernements cumulent l’exécutif et le législatif, les parlements se contentant de valider les textes du gouvernement et éventuellement les amande à la marge quand l’exécutif l’y autorise; ça en devient même caricatural en France, le parlement français étant un des plus faible d’Europe.

      Ce n’est pas un hold-up des partis extrémistes, c’est un simple opportunisme réciproque : personne ne force des millions de citoyens à voter pour des extrémistes sans projet positif sérieux. Le vrai problème est que ces millions de citoyens estiment n’avoir plus que ce pouvoir là : la nuisance, en espérant qu’à force quelque chose changera…

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