Trois questions à Mūza Rubackytė

A l'occasion de la projection du film « Mūza » ce soir à 18 heures au Conseil d'Europe à Strasbourg, Eurojournalist(e) a eu le privilège de poser trois questions à la grande artiste.

La pianiste lituanienne Mūza Rubackytė sera ce soir à Strasbourg pour la projection du documentaire « Mūza ». Foto: Alexander Doria / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – La pianiste lituanienne Mūza Rubackytė est connue dans le monde entier, comme pianiste de niveau international, mais aussi comme militante pour les Droits de l’Homme. A un moment où les pays baltes ressentent très fortement la menace russe, Mūza Rubackytė prend clairement position pour l’humanisme, les valeurs de la démocratie et la paix. Ce soir à 18 heures, le documentaire « Mūza » sera projeté au Conseil d’Europe. Trois questions à cette artiste exceptionnelle.

Mūza Rubackytė, vous êtes une artiste internationalement reconnue, est-ce que vous employez votre art comme moyen de soutien de votre pays ?

Mūza Rubackytė : Nous sommes tous d’abord des citoyens. L’artiste ne fait pas d’exception. Les régimes totalitaires utilisent toujours l’art pour leur propagande. Pour moi, l’artiste lituanienne et européenne, porter les valeurs démocratiques et faire connaître la culture de mon pays, c’est une mission de vie. 

Pensez-vous que la folie meurtrière puisse s’arrêter ?

MR : Du moment où nous sommes encerclés par les « malfrats » au pouvoir aux États-Unis et en Russie, je n’ai pas de réponse à vous donner, malheureusement. Nous ne jouons pas selon les mêmes règles du jeu. C’est le monde des valeurs qui s’écroule. La seule chose qui est claire, nous devons nous battre tous ensemble pour résister et pour défendre le bien contre le mal.

Comment pourriez-vous prévoir une fin de cette terrible guerre ?

MR : Mon pays fête la restauration de notre indépendance aujourd’hui, le 11 mars. Aujourd’hui, je peux constater que nous avons eu beaucoup de chance d’avoir pris, en quelque sorte « par surprise », la Russie turbulente des années 90 pour nous libérer du joug d’oppression soviétique et impérialiste russe. Mais l’histoire se répète. Il ne faut pas oublier que notre première indépendance en 1918 a duré seulement 20 ans, avant de succomber en 1939 aux accords secrets de Ribbentrop/Molotov, avec l’annexion par les Soviétiques. Le danger persiste et le pacte Trump/Putin est en plein action. La seule différence de la situation géopolitique aujourd’hui, c’est que la Lituanie est membre de l’Union Européenne et nous ne sommes plus seul.

Mūza Rubackytė, merci beaucoup pour vos réponses !

Mūza Rubackytė est une pianiste lituanienne, diplômée du Conservatoire de Moscou. Sa grande carrière internationale commence dans les années 80. Elle est reconnue comme l’une des meilleures interprètes du répertoire lisztien et de la musique russe de la première moitié du XXe siècle.

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